2011

Indonésie, 5000 km

Juin et juillet 2011 en Indonésie. Entrée à Medan, sur l'île de Sumatra puis Java, Bali, Gilli, Lombock, Sumbawa, Florès et le Timor indonésien. 5000 km intenses.




Contrastes : partout du monde, souvent souriant, parfois des coins tranquilles.

L'Indonésie, dernier pays visité en Asie du Sud-Est. 240 millions d'habitants. Comme la Constitution l'exige, chaque citoyen doit déclarer sa religion. Le dernier recensement de 2010 fait ainsi état de 87,2% de musulmans, 7% de protestants, 2,9% de catholiques et 1,7% autres cultes (hindouiste, bah'ai, juif, etc). C'est, statistiquement, le plus grand pays musulman, mais l'islam y est vécu de façon très différente selon les endroits du territoire et l'animisme est omniprésent. Diversité culturelle aussi avec 300 langues parlées. Surpopulation à Java avec 1000 personnes au km2 alors que la Papouasie en compte à peine 7 au km2. 17 à 20.000 îles, parfois hindouiste comme Bali, chrétienne comme Florès, difficile d'établir l'inventaire. Immense territoire aux routes défoncées. Des ferry relient les îles principales, leur fréquence diminue plus on s'éloigne de Java. Nous nous sommes sentis bien en Indonésie : gens accueillants, amicaux, curieux, aidant volontiers si besoin. Quelques clichés avant de découvrir les îles successives. Prenez le bus, des bus aux décors surprenants et gardez vos distances ! Hati Hati = danger.



Des publicités décalées, une photo officielle combien naturelle !


Tout se transporte. Vélo sur voiture, photo locale unique en son genre ici.




Sortie d'un site touristique, massage le parking entre les voitures.

Boulangerie hollandaise à Java, les affaires marchent bien.

Sites intéressants, volcans fascinants, comme ici au plateau Yjen, extraction du soufre.

Beaucoup de contrastes d'une île à l'autre. Mais il reste que la surpopulation, avec ce qu'elle entraîne (des gens partout, des motos par milliers, du bruit et encore du bruit, des routes tellement abîmées, etc,), ont accentué la fatigue. Nous n'avons qu'effleuré le pays : pas été à Bornéo, ni à Sulawesi, ni en Papouasie, etc... Il en reste pour plus tard ! Nous franchissons l'équateur une nouvelle fois par la route, à Bojol (Sumatra). Le GPS affiche 0000, il est 16h, ce sera un bivouac tranquille, comment dormir la tête au nord ?


Presque 5000 km parcourus. Entrés à Medan sur Sumatra, nous quittons le pays, sept îles plus tard au Timor. Envie de découvrir un peu de ce vaste archipel sans se limiter à Bali. Nous avions obtenu un visa de 60 jours. Pour avoir plus de temps, il aurait fallu, en fin d'échéance, laisser Pgaz dans un lieu sûr (à trouver) et quitter le territoire, vers Singapour par exemple. Au retour, nous aurions eu 30 jours. L'objectif d'entrer en Australie à Darwin, au bon moment, durant la saison sèche nous incitait à avancer. Finalement, nous avons quitté l'Indonésie par Florès un peu avant l'échéance. En effet le ferry à prendre est hebdomadaire et il nous a été impossible d'obtenir une information fiable avant d'être sur les lieux : de quel port et quel jour de semaine ? Il fallait donc conserver, au minimum, une semaine de battement pour éviter les problèmes de visa.

Au chapitre des rencontres, il y a, nombreuses, celles qui restent gravées, malgré le handicap de la langue. Quelques mots échangés, parfois seuls les yeux parlent. Un coup de main reçu dans une situation difficile. Le cadeau d'un large sourire. Un moment de jeux avec les enfants. Des "petits riens" avec le sentiment d'une vraie complicité. Peu de photos pour illustrer ces instants. Immense reconnaissance pour ces moments uniques partagés en cours de route. Inscrits, gravés.






Des rencontres rares, aux deux sens du terme : peu fréquent, exceptionnel. Alice et Gilles avec leurs enfants, Thésée, Clara et Maël. Quelle belle idée de fêter leur quarantaine en venant voyager dans le coin. Nous avions deux rencontres possibles : Bali en Indonésie ou Darwin en Australie. En effet, il nous est si difficile de savoir un an à l'avance où nous serons que le mieux était, pour eux, de préparer leur périple et, pour nous, de voir ce qui serait possible, un peu au dernier moment. Retrouvailles à Candidasa, à l'est de Bali puis un séjour ensemble aux îles Gilli. Nous partageons avec bonheur quelques jours "en famille". Mini album, en commençant par l'apéro.










Susi et Serge, un couple suisse, revenant d'Australie avec leur véhicule. Sommes à Medan, île de Sumatra. Ils embarquent leur Land Rover le jour où nous réceptionnons notre Pgaz. Belle rencontre et, vous l'imaginez facilement, quel échange d'expériences au moment où nos chemins se croisent.



Catherine, à Canggu près de Bali, tout un art de vivre. Antoine et Laurence, rencontrés en Argentine, nous mettent en contact avec Catherine qui réside à Bali une partie de l'année. Toujours un peu gênés de risquer gêner l'autre... nous venons pour une soirée. Quel accueil ! Nous nous sentirons si bien que nous reviendrons, dix jours plus tard, pour une autre soirée !



Pascal, le médecin de Sherbrook enfin libre de son temps. Profite bien de ton année de voyage ! Attendre le départ d'un bateau peut s'avérer aussi long que la traversée envisagée. Du coup, nous avons le temps de bavarder, d'étudier les itinéraires, peut-être même d'imaginer se re-croiser dans la prochaine île ! Pas de photo disponible.
Denis et Marie de Montpellier avec leurs deux filles Alizé et Théa : ils avaient croisé la famille Mayet, (voir leur site : laTortue Sélène), à Oman il y a deux ans, famille que nous avions rencontré en Argentine il y a quatre ans. Pas de photo.
Une famille de Toulouse, en sac à dos, Sylviane et Ulf avec leurs enfants : Léna, Iara et Laïs. Les filles auront optimisé la piscine de l'EcoLodge à Labuanbajo, port d'arrivée à Florès. Le temps est trop court pour se connaître mieux, à suivre.

Annabelle et Julien à Tuk Tuk, lac Toba sur Sumatra, engagés dans la biodiversité.


Pour en savoir plus : www.actions-biodiversité.org et www.actions-biodiversité.over-blog.com.
Change à la frontière du Timor, pas de calculette, c'est le douanier qui donne le taux.

Amateurs de Toyota, on trouve les modèles les plus... antiques, à noter le jerricane.







Chut, un secret d'Etat ? Il concerne DSK END, la fin de DSK ?

... Dominique Strauss Khan ? Mais ici, nous sommes à 10 km de DSK pour Detusoko et à 23 km de END pour Ende, la capitale provinciale de Florès. Humour de la route.

Sumatra, Hello Mister !


Afficher Indonésie sur une carte plus grande


Sumatra, la plus grande des îles de l'archipel, 475.000 km2 soit les 4/5è de la France ! Bandah Aceh, au nord, avait été dévasté par le tsunami du 26 décembre 2004, 170.000 morts, la reconstruction continue. Notre premier contact avec l'Indonésie est à Medan, côte est de Sumatra, nous arrivons de Malaisie. Chaque jour, nous recevons des "Hello Mister" amicaux. Souriants, spontanés les indonésiens sont curieux de notre véhicule, ils nous le font savoir avec de grands gestes. La découverte de ce nouveau pays est chaleureuse sur le plan humain, sportive sur le plan de la conduite (voir Sumatra on the road). Du monde partout. Les enfants sur la route, en uniforme, à toute heure. Les classes sont divisées en deux sessions pour accueillir le double d'enfants. Il nous semble qu'ils sont tout le temps dans la cour de récréation, sont-ils parfois assis devant l'instituteur ?




Cours de gymnastique à petite foulées, en ligne sur la route.



Jour de fête, la tente occupe la chaussée.

Maisonnette avenante, cabane en planche ou "fleur" des champs !





Les maison du sud ont un style différent : bois et tuiles, vitres et/ou rideaux.





Le futurisme urbain : habitat à l'étage, garage au rez-de-chaussée.

L'animation du marché, ici tout ce qui est à vendre est à terre.










Les Ecritures et le Drapeau, une procession avance, avec de nombreux enfants. Orchestre junior, coiffes décorées, parents très sérieux, à pied ou en moto.








L'Indonésie est le premier pays musulman de la terre et, surprise, voici que Sumatra nous offre une sorte de "guerre des religions". Certes il y a les nombreuses mosquées, parfois l'une collée sur l'autre, souvent on en construit de nouvelles. Le conducteur est prié de s'arrêter pour déposer son obole. Diversité et sur-enchères s'observent aussi du côté chrétien : églises catholiques ou protestantes aux sigles multiples : GBKP, HKBP, GKII, HKI, GSRI, GDI, etc. Aurions besoin d'un GPS évangélique !



Le château de Versailles ? Non, une mosquée Grand Siècle, toute neuve.





Après le culte, voici les cultures.

Sumatra est très agricole, maïs, riz, hévéas, légumes, etc. Forêts abondantes au nord, quelques unes sont protégées par le statut de Parc National. Engrais et pesticides à l'affiche, café en bord de route, cacao sur les troncs, papayes, etc.





Repiquage, récolte et séchage du riz (3 récoltes par an), du maïs.





Vieux hévéas, récolte des bulbes huileux des palmiers, bananiers.







Volcan Sinabung. Le vent joue, les fumées rejoignent les nuages.

Toba, grand lac volcanique, situé dans une caldeira, 1250 km2. Au centre une île, accessible à l'est par ferry, à l'ouest par un pont. La descente est magnifique.






Sur le ferry, le bémo de transport : neuf ou accidenté, ça roule !







L'eau, il faut aller la chercher ou l'acheter en bonbonne.


Au centre de l'île, Tuk Tuk, un village pittoresque.






Nous sommes chez les Bataks, chrétiens et animistes. Maisons traditionnelles.




Les maisons sont regroupées, face à face, à l'écart de la route. Base en coque de bateau aux flancs évasés, surmontée d'un toit original. Chaume, tôle ou tuile, les toits sont comme des draps suspendus entre deux crochets imaginaires. Façades sculptées, échelles d'accès, l'habitat batak est sur-élevé, il ne comporte qu'une seule pièce.







Tradition, modernisme et commerce.

Ici aussi on meurt ! Tombes typiques, modestes ou à étages, cimetières en bord de route, tombes en plein champs ou à côté de la maison.







Une cérémonie dédiée aux récoltes avec le taureau en bonne place. Dans ce lieu sont conservés d'anciens bâtiments bataks.





Sumatra, on the road


La conduite est sportive, l'état de la route déplorable pour une "hight way" traversant le pays du nord au sud : chaussées défoncées, trous par centaines, bords de route non stabilisés, virages à n'en plus finir... avec un trafic important de camions et de motos.




Les camions conduisent correctement, les bus sont plus agressifs et les motos sont comme autant de mouches virevoltant sans prévenir. On croise aussi des chars à boeufs, des tuk tuk à vélo, des vendeurs ambulants...






Il manque l'odeur... cet homme transporte des durians, fruits interdits dans les hôtels.

Il faut aussi parfois traverser des marchés qui débordent sur la chaussée.










Un matin, nous observons une puis plusieurs motos transportant des chiens, puis des camionnettes chargées de cages avec des chiens. Que se passe t-il ? Au fait, c'est aujourd'hui dimanche, jour des combats de chiens. Pas envie d'y aller, pas du tout.

Sumatra, nature


Au nord de Sumatra, dans une des dernières forêts abritant des orang-outangs, le parc Gunum Leuser a une station de recherche près de Ketambé, d'où on peut partir en forêt à la recherche de ces primates. Plus facile d'accès depuis Medan, Bukit Lawang, est un centre de réhabilitation qui assure leur nourriture quotidienne. Nous préférons aller explorer la forêt, 8 heures de marche les yeux fixés sur la cime des arbres, à guetter les mouvements des branches. Des arbres magnifiques, des lianes, des champignons, des papillons, des fruits bleu... mais un seul orang-outang, à l'heure de la sieste, en haut d'un arbre. Le plaisir de pouvoir l'observer à la jumelle : la tête rousse, les mains aux longs doigts noirs. Les coupes d'arbres dans le parc sont inquiétantes. Les animaux vont encore perdre du territoire. Petit souvenir au retour, des sangsues dans les chaussettes. Scoop publicitaire final !







Macaque de dos, orang-outang de loin dans les hauteurs, du flou hélas.


Du bon usage d'une publicité vue à Medan, Sumatra.

Sur la route, un cadavre de chat sauvage, dommage !

Ketambé, Cédric, un chercheur français travaille sur les stratégies de reproduction des macaques. Il suit depuis plusieurs années quatre groupes de macaques sur des espaces fluctuant au gré des conditions alimentaires. Mi avril, la station de recherche a été évacuée par l'armée, suite à un conflit entre les autorités provinciales et nationales sur le mode de gestion du parc. Cédric ne peut plus accéder à son territoire d'observation alors que la période de reproduction approche. Les aléas de la recherche n'ont parfois rien à voir avec elle proprement dit. Cédric nous signale qu'on rencontrera peut-être Julien et Annabelle au lac Toba car il leur a prêté sa moto.

Effectivement, nous nous retrouvons à une table voisine dans une zone wifi à Tuk Tuk ! Le lendemain, prenant le même , nous avons plus de temps pour découvrir leur passion et leur engagement. Actions Biodiversité : agir pour préserver la bio diversité. Ils terminent un voyage exploratoire en Asie inventoriant des actions significatives sur le sujet. Ils préparent un ouvrage. Pas froid aux yeux, engagés et pragmatiques, ils ont créé une structure leur permettant de se consacrer pleinement à leurs objectifs. Bravo, pour en savoir plus : www.actions-biodiversité.org et www.actions-biodiversité.over-blog.com.

Java, les volcans

Java, île combien volcanique, nous nous approchons de trois volcans en activité. Au nord de Bandoung, le Tangkuban Parahu culmine à 2000m. Il fait frais, nous dormons à l'entrée du Parc et serons les premiers au petit matin à rejoindre les bords du cratère. Une fumée blanche, odeur soufrée sort du fond du premier cratère. La balade permet d'accéder à une crête séparant les deux cratères. Contents de repartir au moment de l'arrivée des autocars !






Haut lieu : le Bromo, volcan en activité à l'est de Java.

Petit matin, paysage lunaire, le Bromo jaillit à 2400m dans un cratère gigantesque à côté du Kursi et du Batok, deux volcans éteints de taille similaire, au pied du Gunum Semeru, 3676m, le sommet le plus élevé d'Indonésie. Nous bivouaquons à 2770m, au dessus des nuages, au poste d'observation du Gunum Penjakan. Solitude et calme absolus, jusqu'à 4 heures du matin. Ce n'est pas le muezzin qui nous réveille mais une horde de motos et jeeps amenant les touristes pour le lever du soleil. Voici l'aube.


Le jour se lève, la brume arrive et les touristes vont repartir.


Nous goûtons les lieux avant de redescendre dans la plaine et d'admirer les cultures réalisées sur de fortes pentes. Choux, carottes, oignons, tout pousse en altitude et alimentera les grandes villes javanaises.




Bivouac tranquille, dans l'est de Java.


Grosse pluie soudaine, tout ruisselle. Surprise plus tard : l'arc de triomphe !


Un endroit impressionnant, le volcan du plateau Ygen, à l'est de Java.


Sylviane, rencontrée à Penang nous avait parlé de l'exploitation du soufre au plateau Yjen ainsi que du Kélimutu à Flores. Effectivement, Yjen est un monde à part. Extrémité est de Java, le plateau Yjen est dédié au café. Plantations immenses aux accès contrôlés, le café pointe ses fruits encore bien verts ces temps-ci.






La route d'accès est particulièrement sportive. Piste défoncée, serpentant en pleine forêt, pente escarpée. Nous montons par l'ouest et redescendrons par l'est, la pente nous semble encore plus forte. Bivouac tranquille au bord d'une cascade. Quel dommage que ces endroits de nature soient aussi négligés. Ici comme ailleurs, les gens jettent leurs détritus sans aucun respect de l'environnement, leur propre environnement.


Petit matin, passage au poste de contrôle, enregistrement et hop on part vers le cratère. Le chemin est large, à terre des poussières jaune vif puis des paniers déposés avec leur charge de soufre sur le bord du sentier. Peu à peu nous comprenons les choses. Les porteurs de soufre font le chemin avec deux charges, alternant le déplacement de l'une puis de l'autre, pour varier l'effort. Bien trop lourd !






L'accès au cratère prend deux heures, le point le plus élevé est à 2368m, le lac du cratère en contre-bas est à 2148m. C'est là le centre de l'activité.



Tout commence là, 220 mètres plus bas, près du lac. Le volcan crache des nuées de soufre en plaques que les hommes viennent tailler en morceaux avec une barre de fer. Ils rempliront leurs deux paniers d'une charge de 80 kg ou plus. Difficile de respirer.















Ils repartiront ainsi chargés, sur le sentier escarpé. Juste une bouteille d'eau, parfois torse nu ou en tongues, parfois la cigarette à la bouche, ils remontent, remontent, comme autant de fourmis vers le haut du cratère. L'odeur de soufre étouffe les poumons. Puis prennent le sentier descendant jusqu'au poste de contrôle.



Après la remontée du fond du cratère, voici la descente vers la pesée.




Ils sont deux cent par jour à effectuer un ou deux trajets selon leurs force et résistance. Sudan, l'un d'entre eux insiste pour nous montrer combien son dos est déformé par le joug de sa charge. Le va et vient est continu sur le sentier.

Ultime étape, le pesage avant dépôt dans le camion. Le comptable taquine le poids de la balance avec une baguette blanche. On chipotte pour quelques grammes, à la sueur du front de celui qui dépose sa charge sur la balance. Un kg de soufre leur sera payé 600 rupies, une charge de 80kg leur rapporte 48.000 rupies soit 6 USD ou 4 euros. Ceci s'appelle une "exploitation de soufre", elle porte bien son nom.



Tout le travail est individuel, de l'extraction au dépôt dans le camion. On ne sort pas indifférent de cet environnement dans lequel les hommes usent leur corps jusqu'au bout de leurs forces. Un endroit de plus qui interpelle la conscience de chacun. Ici, il ce sont des hommes, ailleurs il s'agira de femmes ou d'enfants.

Java, des temples

Pays musulman à 95 %, l'Indonésie garde les traces des autres grandes religions voisines : bouddhisme et hindouisme. Le temple hindouiste de Prembanam sur l'île de Java, dresse les silhouettes en ogive de ses édifices.



Des cabochons que l'on reverra à Borodpur, des vieux souriants, des sages, (peut être) et des scènes de la vie de Vishnu, bien entouré par la gent féminine.


Java, c'est aussi le temple bouddhiste de Borodpur. Pyramide massive de cinq étages représentant l'accès au nirvana. La vie de Bouddha est racontée sur les bas-reliefs des différents niveaux. Au sommet, seuls des clochetons animent les lieux. Un Bouddha se dresse au-dessus. Les familles défilent par centaines, les touristes aussi, sarong obligatoire.














Bali, magique ?



Bali, à l'est de Java, une petite île dont on peut faire le tour en un jour, certes. Des kilomètres faciles à parcourir, sur des routes plutôt propres et agréables. L'approche culturelle nécessite bien plus qu'un jour ! Bali, terre hindouiste, les repères changent. Nous sommes entrés par la côte nord, plus tranquille que la route de Dempasar.


Première heure de route au petit matin. Nombreux temples, bornes, portiques, mausolées, édicules décorés, autels des ancêtres dans la cour des maisons, l'espace semble marqué (balisé ?) par les pratiques religieuses.







Devant chaque maison un espace est consacré aux autels des ancêtres. En ville, il n'est pas rare de voir ceux-ci disposés sur le toit. Pierre volcanique grise ou peinte en rouge, toits de chaume ou en tuiles.




Les ancêtres sont sur le toit de ces maisons. Les esprits veillent.




Petites offrandes au sol, au pied de l'escalier ou sur le seuil de la boutique.


Nous observons les femmes allant déposer des offrandes devant la maison, au pied de chaque autels ou édifices. Leur corbeille se vide peu à peu des multiples dépôts effectués. Les femmes passeraient trois heures par jour consacrées aux rituels : achats, préparation des décorations et des offrandes, aller et retour aux autels et temples, processions, etc.


Comment entrer le plateau dans le bémo, mini bus ?

Bali a son propre calendrier de 210 jours et célèbre les cycles de plusieurs astres, déités, castes et coutumes. Chaque village a au moins trois temples. Les cérémonies sont donc nombreuses toute l'année. Juillet, ce sont les grandes fêtes de Galungan et Kunigan, durant dix jours.






Superbes réalisations en roseau et fibres variées, à vendre. Une procession avance, succession de groupes colorés : les hommes, les femmes, uniforme de rigueur. Tous les corbeilles sont identiques. La déité est promenée en grandes pompes.








Qu'y a t-il derrière la beauté et le pittoresque des processions ?


"Money not for happy", la femme qui vient de me donner un si bon massage, me remercie de mon geste. L'argent, pas pour le bonheur, me dit-elle. Nous avons un échange simple et direct. Elle doit gagner 300.000 roupies pour la prochaine cérémonie du Banjar, l'autorité villageoise qui ira la chercher ou lui adressera une amende si elle est absente. Un massage de base lui rapporte 50.000 roupies au minimum. Il lui faut 300.000 roupies pour acheter des fruits importés, oui, importés, ainsi que le Banjar en a décidé. Le quotidien est jalonné de cérémonies, de fêtes, de collectes diverses sans compter le temps de préparation des offrandes et multiples décorations traditionnelles. Superbes à admirer, tentaculaires à réaliser. Son père est décédé il y a trois ans et la famille n'a pas encore pu réunir la somme nécessaire à la crémation. Le corps attend, en terre. Une vie qui va de dettes en dettes ?

Ubud, haut lieu touristique avec ses boutiques de luxe, son Starbuck café et les files de touristes sur les trottoirs étroits. Le jardin des lotus, havre de tranquillité, deux bassins où s'épanouissent les lotus roses, un temple au fond, à l'abri d'une clôture.




Temples d'Ubud décorés pour Galugan.




Gunum Kawi, temple aux multiples bassins, à l'extérieur de Ubud.




Les enclaves creusées dans la falaise.

Autour d'Ubud, les artisans travaillent le bois, l'osier, la pierre, le cuir, le verre, les tissus, les métaux précieux, etc. Il y en a pour tous les goûts.







Ubud, résidence royale, le Palais est fermé, on prépare la crémation de la mère du roi.





Crémation royale dans un mois. La hauteur du bûcher défie les lois de la pesanteur.

Du riz en plaine, en terrasses, on repique les jeunes pousses.







Les prouesses de l'entretien des terrasses abruptes.



Exploitation de sel en bord de mer à Ahmed, est de Bali. Séchage sur troncs de palmier après le passage dans l'égouttoir central. Le Timor procède autrement.





Les jardins royaux, plusieurs bassins en bord de mer.




Le Roi et la Reine du jour, la séance photo des jeunes mariés.




Dempassar, la capitale de Bali. Circulation difficile.




Fin de journée à Bali, sur la côte nord. Au revoir Bali.

Gilli Air, confetti sur l'eau




Lombok, au fond, vu de Gilli Air, ci dessous Gilli Meno, la plus petite des trois Gilli.



Iles Gilli, quel contraste : trois confettis dans des eaux cristallines. Pas de relief, pas de voitures, les chevaux tirent des carioles, le tour de l'île se fait en moins d'une heure. Iles dédiées à la plongée, au snorkelling (masque et tuba), au farniente.





Les familles musulmanes habitent le centre, sous les cocotiers. Les touristes occupent les bords de plage et les multiples chalets, huttes et guest-houses. Ni circulation, ni bruit, une eau limpide, de beaux fonds marins et le soleil en majesté.




Plaisir d'admirer le coucher du soleil et de partager de si bons moments avec Alice, Gilles et leurs trois enfants. Moments à rallonge car le speed boat (bateau rapide, photo ci-dessous) mettra le double du temps au retour, suite à une panne de moteur.


Nos chemins se séparent, ils reviennent vers Bali puis Java, nous continuons vers Sumbawa et Florès. Peut être se reverra t-on aux îles Komodo, pour aller voir ensemble les fameux gros lézards ? Ce serait une grande joie ! Voir le mini album photos sur la première section, Indonésie, 6000 km, rencontres.

Florès, si amicale

Labuhanbajo, port d'arrivée à Florès. Avant-dernière île avant de rejoindre le Timor à Kupan, province indonésienne puis, 300 km plus loin, ce sera l'entrée dans le Timor Leste, capitale Dilli. Le pays est indépendant depuis 2002. Les Forces de l'ONU y sont encore déployées. Ce sera notre première expérience dans un pays sous un tel statut. Voir Blog Timor Leste. Le port de Lahuhanbajo, Rinca au fond.


Paysages de Florès : la mer, les montagnes, les rizières, les volcans.



Gunung Ranaka, 2400m, volcan en activité et Inérie, 2445m, cône parfait.



Routes sinueuses, villages, marchés locaux ou centre commercial climatisé.








Un visa de 60 jours, délai bien court pour visiter l'Indonésie avec un véhicule. Cela nous contraint à quitter le territoire avant le 6 août en sachant que les ferry vers Kupan ne sont qu'hebdomadaires et qu'une fois arrivés à Kupan, il y a encore 300 km de route pour quitter l'Indonésie, sans connaître l'état de la route. Ces éléments nous pèsent. Nous avons beaucoup roulé depuis le 10 juin en quittant Medan à travers l'île de Sumatra, puis Java, Bali, Lombok et Sumbawa sans prendre de pauses régulières, talonnés par ces échéances. Nous sélectionnons donc nos visites. Nous choisissons d'aller voir les varans, ces lézards géants à Komodo et de monter sur le Kelimutu. Commençons par les varans sur l'île de Rinca.

Pas déçus par les géants ! Nous allons marcher sur l'île de Rinca sous la houlette d'un ranger armé de son bâton à fourche. Premier contact près du campement







La marche, à l'intérieur de l'île nous offrira de belles surprises : un sanglier, un buffle, des papillons, deux dindes sympathiques et... dans les herbes, allongés, immobiles, l'oeil en coin, nous voici devant un puis deux varans en pleine sieste.





Autre surprise : à quatre mètres du sol sur un cocotier, un tout jeune varan. Les jeunes passent leurs premières années dans les arbres, à l'abri des prédateurs, se nourrissant, entre autres, de geckos. Voici la jeune génération.


Au centre de Florès, Kelimutu, un ancien volcan, 1500m, avec trois lacs : noir, bleu et turquoise. Grimpette matinale au lever du soleil. Trop de brume à notre goût, mais, peu à peu, se révèle la couleur des lacs. Un moment, vraiment magique à la descente.


La couleur turquoise se confirme, le lac noir est plus petit, le bleu est à contre jour.





Le sentier serpente en forêt et soudain, des chants d'oiseaux comme nous en avons rarement entendu. Nous scrutons les feuillages, les jumelles balaient les environs immédiats. Les chants semblent si proches, mais non, les oiseaux resteront invisibles. Moment sublime. Volutes, trilles, cascades, geysers, loopings, glissandos, comment décrire ces vocalises toniques, rythmées offertes au petit matin ? J'enregistre ces chants et me dis que Claude et Marie Jo, nos ornithologues favoris, actuellement basés en Suisse sauront bien répondre à nos questions : un ou plusieurs oiseaux ? lesquels ? est-ce la période des amours ? Document sonore à découvrir !
Kelimutu-oiseaux
Florès la catholique, effectivement, nous voyons de nombreuses églises, chapelles et même un séminaire. Palette de coloris variés : orange, bleu, rose...



Une des mosquées, avec son nom affiché visiblement.

Près de Bajawa, au centre de Florès, les Ngadas, qui sont environ 60.000, vivent dans des villages comme celui de Bena ou ici, à Boua. Le parasol en chaume, haut de trois mètres symbolise le masculin, il est associé aux baghas, symboles féminins, sortes de pignons originaux plantés sur les toitures. Animistes et chrétiens, les Ngadas sacrifient des buffles lors de la nouvelle année.





Derrière le parasol, des tombes familiales. A Florès, comme dans d'autres îles chrétiennes, nous observons des tombes jouxtant les habitations. Elles sont parfois abritées sous des auvents, ou protégées par un grillage. Les carrelages sont rehaussés d'images pieuses. Les morts coûtent chers.


Tombe de bords de route, rares ici, si fréquentes au... Mexique.

Les maisons se déclinent, de la plus modeste en bambou ou canisses tressées, aux plus aisées, en bois ou briques. Les riches ajoutent étages et colonnades. Séchage des troncs de bambous étalés au soleil, voici les futurs murs.






Les routes sont particulièrement sinueuses, étroites et multiplient les dénivelés. Vitesse : 40 km/heure. Paysages variés, superbes, bivouacs faciles à trouver.






Les villages se succèdent. Ambiance détendue, les gens sont amicaux.





La corvée d'eau, le quotidien de tant de femmes, le pilon pour le manioc.


Maîs, bananes, rizières, peu de mécanisation. En altitude, le café est en fleurs.








Filet circulaire et une belle prise du jour : pas un mais deux poissons.




Séchage en bord de route, parfois sur la chaussée.


Les bémos (mini-bus) pris d'assaut, prévoir le carburant.



Ecoliers en rouge et blanc, entraînement sportif pour les filles, les adultes travaillent ou se promènent. Les femmes portent pantalons ou jupes tissées, les hommes aussi parfois la tenue traditionnelle : tissages ikat, dont les coloris varient selon les villages.




Une commune patriotique a peint toutes les clôtures aux deux couleurs nationales.



Rentrer chez soi : bord de route ou grimpette entre les bananiers.


Les pierres bleues de Florès, aubaine et commerce.




Sumbawa, aux petits oignons







S'il n'y avait pas grand choses à faire sur Lombok, à part du surf ou de la plage, le programme est encore plus réduit à Sumbawa. Terre sèche et aride, relief tourmenté, routes défoncées, villages pauvres. L'île est monotone. L'animation vient des villes : Bima, Tarina, Dompu, etc. Culture massive d'oignons. Un programme de pisciculture sur les mangroves de l'est, du sel exploité jusqu'à Sapé, port de liaison avec Florès. Et, surprise, beaucoup de chevaux. C'est dimanche ils convergent en camion vers Taruna, exposition et compétitions sans doute ? J'espère qu'il ne s'agit pas de combats de chevaux, comme cela se pratique avec les coqs, les chiens.











Arrivés de nuit, notre premier bivouac sera "choisi" au clair de lune. Le lendemain nous observons notre lieu d'accueil : des chevaux, un bel oiseau et un bidon dans un cocotier !



Peu après, un "alpiniste" vient collecter la sève des palmiers.



Il s'agit de palmiers spéciaux, produisant un liquide servant à préparer le vin de palme, le tuak ou arak selon les îles. Fin d'après midi à Dompu, la route est bloquée. Nous allons aux nouvelles et comprenons que la police a fermé la route pour des raisons de "coups de feu". Mais entre qui et qui ? Pour quelle cause ? Nous apprenons qu'un "terroriste" est mort en préparant une bombe sans doute destinée aux forces de l'ordre. Depuis l'assassinat de cinq policiers, ils ne portent leur uniforme qu'au poste de garnison ; ailleurs ils circulent en civil. Ici aussi, on est préoccupé par des "terroristes".

On attend le client. Sapé, village les pieds dans l'eau, comme pour la mosquée. Côté du port.





Sapé, extrémité est de l'île. Nous manquons le ferry de... 10 cm ! Pgaz ne peut finalement pas se glisser dans la dernière place malgré tous les efforts. Nous passons la nuit sur le parking du port et serons le premier véhicule à embarquer le lendemain. Ensuite les camionnettes de légumes viennent décharger les sacs sur les côtés du ferry. Elles font demi-tour pour laisser la place aux camions puis aux motos. D'autres sacs d'oignons seront encore glissés sous les camions. Pas de place perdue ! Voici les passagers de la classe "exécutive".





8 heures plus tard, comment sortir sans accrocher le voisin dans la Ford noire, le sympathique Moise revenant à Florès avec du matériel australien pour l'ONG qu'il anime ? Encore une histoire de centimètres !

Lombok, les contrastes












Petite île très conservatrice, réputée pour ses plages de surf, alors que les gens du coin ne se baignent qu'habillés. Nous sommes dans une île musulmane. Nous la traversons en choisissant la route du nord, en bord de mer, au pied du mont Rinjani, masqué par les nuages. Nous l'avions mieux aperçu depuis les îles Gilli. Le voici... bien caché, puis l'îlot de Gilli Air, vu de Lombok.

Bord de mer au sable noir, barques à balanciers.




Passagers en bémo, mini bus et livraison bien équipée.


Dimanche, pique-nique sous les cocotiers, les enfants se baignent, les adultes se douchent au baquet derrière un rideau de branchages. Les motos amènent familles et amoureux pudiques. Des déchets partout. L'enfant traîne sa branche de palmier.

Les vaches broutent des branches de palmier. Chèvre à la clochette en bois.


Ecoliers bicolores.


Déchets : collecte sélective à moto, dépôt en vrac et feu de bord de route.



Le four à briques.

Grosse production de cacahuètes : fleur jaune, fruits sous terre.



Répartition de l'eau, espace de jeux pour les enfants.

Habitat contrasté : cabane avec cuisine séparée, maison en dur avec jardin.


Multiples séchages en bord de route : riz, cacaouètes, piments, algues, poissons, etc. Les femmes déploient les toiles, ratissent, mettent en sac.





Haies végétales en arbustes et fin de journée dans la collecte du bois.



La paille de riz est enroulée avant de laisser les animaux venir finir le travail.

Cimetière musulman, sous les frangipaniers, chinois avec les tombes en arc de cercle.

Partie de ballons à Lombok. Il est routier et attend le ferry. On va jouer.

Embarquement pour la prochaine île, Sumbawa.

Timor indonésien



Depuis la partition du Timor, il y a une dizaine d'années, l'île est coupée en deux : le Timor indonésien et le Timor Leste. Nous savons que trois ou quatre ferry hebdomadaires rejoignent le Timor, depuis Florès. Mais personne est en mesure de nous dire de quel port et quel jour, le ferry part pour Kupan. Personne ! Il faut donc aller sur place. Au final, après avoir aimé notre balade au Kelimutu (merci Sylviane à Penang pour ce beau conseil), nous revenons vers Aimere pour le départ du mercredi. Pour info, à Ende le départ est le lundi et Maumere, le vendredi.Traversée épique dans un ferry bien rouillé et fortement surchargé. Le ferry arrive !

Effervescence, les porteurs vont se croiser : déchargement et chargement des sacs de riz, d'oignons, des innombrables paquets, colis, cartons de toutes sortes. Les passagers attendent l'ouverture des grilles. Ensuite, ruée vers le ferry !




Entrée des motos, chacun cherche ensuite un espace où se coucher pour les 28h de traversée.

Trois femmes se glissent sous Pgaz, nous dormirons à l'étage, juste au dessus d'elles.



Capitale, Kupan, ville très catholique, affirmation des victoires militaires.







Roches volcaniques noires à Kupan, ville moderne et marché.



Ecole et partie de football quotidienne.


Paysages du Timor indonésien, bord de mer et montagnes de l'intérieur.







Bords de route...




Habitats divers, huttes traditionnelles aux toits de chaume noire tombant jusqu'à terre.






Maisons fleuries. Les tombes restent près des habitations. Cimetières côtiers.


L'enfant vend ses légumes au bord de la route, un autre vend du sel.


Séchage des palmes, futurs abris, cloisons ou enclos. Exploitation du sel : l'eau de mer est déposée sur une couche de terre en guise de filtre, puis le feu va accélérer l'évaporation. Bord de mer.





Haie végétale le long de la route et culture du riz.




Routes sinueuses et cabanes de chantiers routiers.


Le cochon a droit de cité, il patauge librement ou attend les pêcheurs.



Bivouac sur la plage, les enfants sont nombreux, on joue !





La douane entre les deux Timor, modèle de simplicité !

Suite du Timor, sur le blog Timor Leste, capitale, Dilli.