2008

horizons connus

Un mois déjà au Québec, du temps passé en famille à Montréal, Trois Rivières, Québec, Gatineau, les retrouvailles aussi des amis de Jacques, que de moments intenses. Le soleil a été de la partie et les feuilles sont maintenant en train de virer au rouge et or. Pgaz se refait une santé au garage et devrait repartir avec un nouvel embrayage. Les magasins ici regorgent de tant de produits de qualité : vêtements, alimentation, équipements... nous les arpentons un peu comme on découvrirait un musée ! Programme chargé pour revoir les uns et les autres, passer à la SAQ (Société des Alcools du Québec) trouver une bonne bouteille à boire ensemble, ou au marché chercher des tomates de plein champ. Retrouver les geste du canotage au bord d'un lac. Suivre l'envol des bernaches. Bavarder autour d'un feu chez les amis qui prennent tant soin de nous. Faire la fête lorsque les anciens collègues se retrouvent après tant d'années. Se mettre à jour des évenements de la vie des uns et des autres.

vive les vacances !

Montréal, 34 heures de route depuis Miami en suivant la 95 puis la 87 : quel plaisir de rouler sur un excellent revêtement avec des indications routières claires et suffisantes. Plaisir de se fondre dans l'anonymat d'une grande ville au pied du Mont Royal. Merci Kathleen pour ton accueil permanent ! Nous nous sentons en vacances ! Nous retrouvons les terrasses de café, les magasins avec des produits familiers, la douche abondante, les téléphones faciles avec les uns et les autres, une connexion internet hyper rapide, la détente de ne pas chercher un lieu pour dormir chaque soir ! Pgaz reprendra du service en fin de semaine : trois Rivières, Grand Mère, Drumondville, Québec qui fête son 400ème anniversaire, puis Ottawa, une escapade au Massachussett retrouver ma soeur et les cousins d'Argentine venus pour les 60 ans du frère, une semaine à Victoria chez la fille de Jacques et son tchum. Une dernière semaine à Montréal pour mettre Pgaz en container et le 31 octobre nous décollerons pour Paris/Lyon. 3 boucles se referment successivement : d'abord à Cartagena/Colombie après 14 mois passés en Amérique latine, ensuite à Montréal pour le continent nord, centre et sud américain. Partis du Québec le 18 juin 2006, sommes de retour le 23 août 2008. Il restera l'étape française qui devrait se reboucler le 1er novembre. C'est le temps de la décantation, des questions difficiles (qu'avez vous le plus aimé ?) et de la joie intense des retrouvailles. On vous aime si fort !

Toujours à Miami...

L'ouragan Fay est passé et se dirige vers Orlando au nord, les pluies torrentielles continuent mais le vent a baissé. Les écoles ont ouvert leurs portes pour la rentrée des classes avec 2 jours de retard. Les démarches pour faire entrer Pgaz aux USA avancent avec l'appui d'un agent maritime super sympathique. Grâce, c'est son prénom nous guide dans les étapes et cherche maintenant un quai de débarquement du container qui soit équipé d'une rampe de sortie. Le container doit passer aux rayons X avant de quitter le port et rejoindre le lieu d'ouverture. Attente. Il nous semble que ce soit notre seule activité depuis 3 semaines ! Attente pleine de rebondissements, aléas, temps forts, temps morts, déceptions et espoirs. Dur, dur de ne pas avoir sa liberté d'action et de mouvement. Mais les Jeux Olympiques nous aurons offerts de superbes moments à la télévision ! à suivre !

1, 2, 3...nous voici à Miami, Floride

Première tentative de départ (prévu le 7 août) pour Pgaz déçue au Vénézuela, seconde échéance (le 10 août) depuis Cartagène (Colombie)pour Panama manquée pour cause de papiers non remis dans les temps. Finalement nous ne partagerons pas le container avec Diane et Dominique comme à l'aller voici 14 mois. Le 15 aout nous embarquons Pgaz pour Miami avec la compagnie Seaboard Marine. 3 jours de trajets, si l'ouragan Fay qui sévit en ce moment ne vient pas toucher Miami (la rentrée des classes a été décalée de 2 jours), nous espérons récupérer notre véhicule le 20. Ensuite : tout droit plein nord, il y a 2960 km jusqu'à Montréal avec l'espoir de rejoindre le Canada avant fin août... si tout va bien !
Cela fait tout drôle de trouver des routes propres avec des panneaux de signalisation, des véhicules qui s'arrêtent aux feux rouges, des trottoirs continus sans trous ni déchets, un hotel fonctionnel. Une douche avec eau chaude, un vrai rideau, pas de petit geiko/lézard qui se faufile sous la porte, pas d'inondation de la chambre lorsqu'il y a une grosse pluie... Cartagéna est à 3 heures de Miami et il nous semble être arrivés dans un tout autre monde ! Nous nous réapprivoisons peu à peu au retour au pays en appréciant de si petits détails sans doute mais qui constituent pour nous en ce moment une sacrée différence. Nous nous sentons... en vacances !

Vénezuela, les déceptions

A une semaine du départ, nous sommes inquiets de l'attitude d'Expotran filiale de SDV avec qui nous sommes en contact internet depuis 3 mois : pas d'informations précises (le port d'embarquement change plusieurs fois), ni fiables (le prix double puis triple depuis que nous sommes sur place), notre interlocutrice ne répond plus à nos appels... Il est évident que Pagz ne partira pas le 7 août comme escompté. Nous décidons de rejoindre Cartagena et de trouver un bateau pour le Panama, comme nous l'avions vécu (dans l'autre sens) voici un an. Changement de programme, les aléas du voyage ! Nous retrouvons la folle circulation de Caracas pour récupérer nos 2000 USD et annuler nos deux billets, juste 15 jours avant le départ du 16 août. Adieu les retrouvailles de mi août à Montréal ! Nous allons faire le trajet Panama Montréal par la route, 12.000 km ? 14.000 km ? Nous verrons ! Partagés entre la frustration et la consternation d'un tel manque de professionnalisme, d'une attitude si peu correcte, nous roulons non stop vers la frontière nord. Une pause café à puenta Sabanita et nous voici arrêtés par la Police de la Route : contrôle de routine des papiers comme nous l'avons déjà connu à deux reprises par la Police Militaire ? Non, le sketch du racket se met en place ! Le premier flic est le "pointeur", il argumente que notre parebrise présente un danger (une fissure-réparée- en haut sous le pare soleil), que le dépanneur va nous conduire à Maracaibo et que lundi nous devrons le faire changer, payer une amende etc... Discussion pour revenir à du bon sens, de la bonne volonté, de l'humour, de la compréhension, je propose au flic de s'asseoir à la place du conducteur, ce qu'il fait (!). Il nous affirme qu'il y a un grand éblouissement dans les yeux ... le second flic arrive, c'est "l'écraseur". Il cherche à mettre de la pression, un épais face de boeuf que vous ne souhaiteriez pas croiser dans un couloir. Jacques est en short, le flic lui dit qu'il ne peut pas entrer dans son bureau ainsi. Jacques va mettre un pantalon et revient se planter devant le bureau. Rien d'autre à faire que d'attendre et de rechercher d'autres véhicules à parebrises "dangereux". Je me plante sur le bord de la chaussée. Pas besoin de temps pour signaler trois autres véhicules ! Je prend aussi le temps de me renseigner auprès d'autres véhicules arrêtés : comment cela se passe, quel est le montant d'un racket, un petit, un gros. Les gens semblent habitués à ces taxations sauvages. Le temps passe, le gros face de boeuf me dit que mon attitude est inacceptable. Le temps passe, nous sommes toujours coincés sur le bord de la route. Le troisième acteur arrive, ce sera "le ramasseur" : un gradé dans sa voiture de fonction. Son rôle ? ramasser les sous. Lunettes noires, grosse bedaine, attitude de mépris il nous demande le double d'un "gros" racket et nous dit de le suivre sur la route (pas de sous dans son bureau !). Nous le suivons et préparons des sous. Arrêt sur le bas côté, il ouvre sa fenêtre, empoche les sous, rend le certificat de route et repart. Nous avons soustrait 20% de la somme demandée. Quand même ! Le sketch aura pris 1h30 et j'ai pris des photos. Traversée facile de la grande ville de Maracaibo, puis la route se rétrécit, traverse une lande sèche, pelée avec des villages misérables. Ici encore les détritus sont jetés n'importe où. 10 km avant la frontière, contrôle de la Police de la Route. Le flic cherche le contact, serre la main, bonjour, etc... il s'accote sur la porte et demande ouvertement de l'argent , 5 minutes d'argumentaire et hop nous repartons en le plantant au milieu du chemin. La frontière est là. Pour les passeports c'est ouvert jusqu'à 18h et on vous demande la taxe d'aéroport mais pour le véhicule c'est 16h. Nous dormirons entre les deux bureaux frontaliers. Durant la nuit une dizaine de semi remorques ont passé tranquillement. Hâte de quitter ce pays. Plaisir de retrouver le sourire et l'accueil des Colombiens. Revenir à Cartagene c'est boucler notre périple en Amérique du sud juste 13 mois plus tard. Les choses sont plus simple lorsqu'on revient sur place : on retrouve sans peine l'hôtel Bella Vista et son parking, le Club Nautique où nous avons rendez vous demain pour Pgaz.

Valencia, les belles surprises



Seconde ville du pays, nous y allons pour faire réparer nos lames de suspension. C'est une des bonnes adresses d'un voyageur rencontré l'an dernier à Cartagena, en Colombie, les bonnes adresses circulent elles aussi ! De plus Pgaz devant partir de Puerto Cabello, nous nous rapprochons ainsi de sa destination. Samedi matin, nous trouvons le magasin ouvert et accueillant. Fernando et Carlos font le diagnostic et rendez vous est pris pour le lundi matin. Où dormez vous ce soir ? pas vraiment d'idée ! Fernando passe un coup de fil et nous voici dans un immense parc ombragé chez les cowboys ! Son père est le manager du parc des Ganaderos, chaque année se tient là une grande compétition agricole. C'est une ancienne hacienda avec sa rangée de palmiers et ses arbres centenaires. Cela nous convient parfaitement. Surprise du soir, Fernando revient avec du vin blanc, du fromage et toute la famille. Nous ferons connaissance des parents, frères et belles soeurs, enfants et amis. Atmosphère joyeuse et détendue. Questionnements mutuels, étonnements, complicités, nous sommes tout contents de ces moments détendus. Nous les reverrons plusieurs soirs de suite avec le même plaisir. les petits ballons sont gonflés et pètent presqu'aussi vite. Visite de Pgaz, conseils pour aller découvrir le parc Morrocoy à une heure de route, rendez vous pris pour nous trouver un lavage de Pgaz juste avant d'affronter les services du contrôle sanitaire canadien. En arrivant à Montréal en Mai 2006, l'inspection d'Agriculture Canada avait trouvé de la boue sous le véhicule et nous avions eu droit à une désinfection spéciale (véhicule + container). Nous avons donc le souci de faire nettoyer Pgaz au plus profond de ses entrailles. Ce seront près de 2 heures de jet sous pression dans les moindres recoins du châssis de notre vaillant cheval. Fernando 37 ans travaille dans le magasin de suspension, sa femme Claudia est juriste pour la municipalité, ils ont un petit Fernando de deux ans d'âge. Son frère Carlos travaille dans l'immobilier, il a une petite fille Marisol. Les deux petits enfants portent les prénoms des grands parents "abuelo" Fernando et "abuela" Marisol. Grands parents disponibles et attentifs, nous aimons bien les rencontrer. Viennent aussi les amis, Enrique, sa femme et leurs deux fils. Enrique est agriculteur. Il produit du tabac à une heure de route de Valencia. C'est la période creuse de l'année, il prépare un voyage au Machu Pichu avec sa famille, départ mi août. On partage notre accès au Machu Pichu par l'arrière d'Agua Caliente, évitant ainsi les 100 dollars de train au départ de Cuzco. Nous sommes très touchés par leur gentillesse et le soin qu'ils prennent de nous. Nous quittons Valencia le mercredi après le grand lavage en direction du parc Morrocoy situé à proximité de Puerto Cabello, le port de départ de Pgaz où nous comptons aller jeudi pour accélérer les démarches qui nous semblent bien lentes à une semaine du départ. Ce sera une autre paire de manches !

Caracas, une capitale affolante

Mise à part Mondévidéo, la capitale de l'Uruguay, les capitales d'Amérique centrale ou latine ont en commun une concentration automobile extrême avec les comportements grégaires peu amènes que l'on peut aisément imaginer. Caracas va dépasser l'entendement. Nous sommes obligés d'y aller pour rencontrer Expotrans avec qui nous dialoguons depuis 3 mois. Pgaz devrait partir le 7 août dans un container pour Montréal et nous avons deux billets d'avion pour le 16 août. Rejoindre la tour Humbolt , premier objectif au milieu d'une circulation démente, klaxons des motos qui se faufilent entre les files de voitures, autobus en colère qui slaloment, automobilistes masqués derrière leurs vitres fumées qui ne connaissent que la loi du "moi d'abord", camions sur la bande d'arrêt d'urgence transformée en voie "rapide", c'est la jungle sans fioritures. Caracas est au creux de montagnes abruptes, plusieurs autoroute traversent la capitale, l'information routière est minimaliste. Comme le flux est rapide, difficile d'anticiper : tout est bon, la logique, le feeling, le coup de chance juste avant de choisir telle ou telle voie ou sortie ! Nous serons à l'heure dite au rendez vous, tout abasourdis par le trafic. Mais il nous faudra replonger dedans pour aller chercher tel certificat pour le véhicule puis un numéro fiscal permettant de régler les taxes douanières. On y va. C'est pourtant un vendredi, lendemain de jour férié, mais aucun répit dans ce trafic fou ! 16 heures, nous avons terminé et quittons Caracas pour Valencia à l'ouest. L'enfer continue sur la sortie de la capitale, les bidons villes fleurissent, habitations grignotées sur les flans montagneux ou agrippées sous les arches des ponts. Partout la promotion Chavez s'impose : le président vous accueille à l'entrée des cités, de grands panneaux nous informent des pensées ou projets du président. La route traverse un massif montagneux, courbes, pentes rien ne ralentit le conducteur local qui trouvera toujours une voie rapide supplémentaire pour accéder au prochain tunnel, créant ainsi d'interminables bouchons. Nous n'aimons pas beaucoup les grosses villes, Caracas aura la palme !

Caripe et les guacharos

Une grotte originale dans un massif montagneux du nord est du pays, la cueva del guacharos. Ces oiseaux nocturnes endémiques vivent ici, ils sont 12 à 15.000 sur la première partie de cette grotte de 10 kilomètres. Faire quelques pas dans la grotte et le bruit est assourdissant de leurs cris stridents. Bien plus gros que des chauves souris, ils se déplacent avec le même système de radar. Leur corps contient des mini capsules huileuses que les indiens utilisaient. Ils sortent se nourrir de petits fruits à la tombée de la nuit, la grotte est jonchée de déchets de coques. Ce sont des envols bruyants qui jaillissent soudain de la grotte. Les ailes battent en se touchant au dessus de leur tête. Zig zag dans la pénombre, cris, passages groupés ou isolés, l'animation dure jusqu'à l'aube. Nous dormons dans le stationnement, à l'entrée de la grotte. On peut la visiter sur les deux premiers km : succession de stalactites et commentaires vaseux du guide, mais les lieux valent de détour.

Les chutes Angel

Il y a 50 ans Jimmy Angel accompagné de sa femme et deux autres chercheurs atterrissait sur un des tepuys d'Auyan après avoir effectué un certain nombre de repérages préalables. Il avait découvert la plus haute chute du monde 970 m mais son avion embourbé ne pouvait plus redécoller. 11 jours de marche pour retrouver le contact avec le monde. Les chutes lui sont dédiées, son avion a été rapatrié à Ciudad Bolivar, ville de départ de l'accès aux fameuses chutes. Le trajet vaut le suspens. D'abord rejoindre Ciudad Bolivar, une journée de route depuis Caracas, prendre un petit avion vers le sud est en survolant durant 1h 1/4 de vastes zones mi sèches mi innondées du fait de la proximité du delta de l'Orinoco. Atterrir à Canaiman, petit village indien pour prendre une pirogue à moteur et remonter l'Anapu et son chapelet de rapides. La pirogue transporte une douzaine de voyageurs et quelques bagages. Le pilote navigue tantôt sur un côté, tantôt sur l'autre bord. Les rapides secouent l'embarcation, après une heure et demie nous mettons le pied à terre : une petite heure de marche pour contourner une succession de rapides dangereux que le pilote franchira sans passagers. Il se met à pleuvoir. Le paysage change et nous entrons dans des gorges. Des chutes d'eau tombent de ci de là. La rivière se rétrécit, l'eau est noire, passages rocheux à petite vitesse et nous arrivons au lieu de bivouac : les chutes Angell sont juste en face. Une éclaircie et le spectacle est grandiose avec toute cette eau qui semble tomber du ciel. Le lendemain, une heure de marche en forêt pour arriver au pied de la chute. Le vent joue avec les nuages, nous aurons du ciel bleu.
Encore un bout du monde !

Gran Sabana, Venezuela

Sud est du Vénezuela, la chaîne montagneuse de la Gran Sabana : végétation alternant de vaste espaces herbeux, de rares palmiers et des reliefs originaux, les tepuys. Ces montagnes plates ont développé une végétation endémique originale sur leurs plateaux bien arrosés d'où tombent de nombreuses chutes, la plus célèbre étant la chute Angel. Le Roroima culmine à 2810m, c'est le plus important des tepuys juste à la frontière avec la Guyana. Il faut au moins une semaine pour aller l'explorer : marche d'approche et découverte du plateau. Nous l'apercevrons entre deux nuages, il ne se laisse pas admirer facilement. Nous remontons une excellente route jalonnée de sites naturels : des cascades originales en deux ou trois niveaux. Jaspé avec ses pierres d'un rouge flamboyant, Pacheco avec ses maisonnettes au chapeau pointu, Lagondrina au bout d'une mauvaise piste... le paysage est superbe à perte de vue. Peu d'oiseaux malgré les promesses de l'Escalera, zone montagneuse noyée dans la végétation. Nous renonçons aux 45 km de piste des chutes Apongwo, nous avons un problème d'embrayage à surveiller, rester sur l'asphalte nous semble plus raisonnable pour le moment. La route continue vers le nord par le village d'El Callao : on y croise les chercheurs d'or, la bassine plate sur le dos. 3 tonnes d'or extraites par an, ce ne sont plus les grandes productions d'autrefois. Premières impressions vénézueliennes, les gens conduisent comme des fous : vitesse, dépassements dangereux, queue de poisson, coups de klaxons, passage au rouge... Jacques s'adapte, il faut aussi conduire en s'imposant ! cela rappelle les heures mexicaines. Sur l'autoroute la bande d'arrêt d'urgence est considérée comme une voie rapide pour doubler par la droite ! Vigilance redoublée... et nous n'avons pas encore abordé Caracas !

Re-passage de l'Equateur !

Après ces superbes journées de tranquillité et de nature à remonter le fleuve Amazone, nous avons du mal à rester à Manaus. Certes le théâtre nous enchante : si loin de tout, voici un petit bijou style Opéra de Paris construit au début du siècle. Parfait état de conservation, la visite est intéressante, mais nous avons hâte de quitter la ville une fois les quelques courses faites et les messages internet lus. Cap au nord, ce que nous faisons depuis Ushuaïa, mais nous allons repasser l'Equateur un an après ! Le GPS diminue, diminue, bientôt le "S 00 00 000" s'affiche, surprise une ligne jaune traverse la route ! Un monument sur le côté marque cette étape ! et hop le N 00 000 000 s'affiche maintenant. Fugitive ligne magique : l'Equateur. Nous pensons à ce gars qui a fait le tour de la terre en ne s'écartant pas plus de 40 km de l'Equateur ! A t-il marché à travers champs ici car la route coupe l'Equateur, elle ne le longe pas ! Autant de personnes, autant de voyages différents ! La forêt nous accompagne de chaque côté. Nous traversons le territoire des Waimiri, indigènes qui ont négocié un respect particulier de leur territoire : 130 km sans arrêt, ni photos, ni pause, ouverts de 6h à 18h. La route offre son lot de trous, tope (boudins ralentisseurs pas toujours signalés), la végétation déborde parfois sur la chaussée... On se rapproche du Vénezuela, on fera le plein là bas vu les tarifs Chavez, le président à la chemise rouge. Passage de frontière rapide, nous abordons un 19ème pays. Reviennent les mêmes questions : comment les choses se passent ici (les relations avec les gens, les achats, la conduite sur la route, la signalisation, les endroits à visiter et les coins tranquilles et sûrs pour dormir...). Santa Helena, un dimanche en fin d'après midi, nous dormirons près des résidences familiales des militaires, tranquillité assurée.Nous ferons le plein pour 20 centimes d'euros ! On se frotte les yeux, payer un plein d'essence avec deux pièces de monnaie, on rêve et on mesure le poids des taxes sur l'essence partout ailleurs. Bienvenue au Venezuela, va t-on dépasser la gentillesse des brésiliens ? La langue portugaise nous avait bien posé quelques difficultés ces 3 derniers mois passés au Brésil mais nous aurons vécu concrètement l'extrême gentillesse des brésiliens du sud au nord.

Bélem-Manaus, 6 jours sur une barge

Tout au nord du Brésil, Manaus est difficilement accessible par la route. Nous cherchons une compagnie de transport qui nous accepte tous les deux avec Pgaz. Pas simple : ici on demande un prix exhorbitant, là on dit "pas les femmes", ailleurs on nous demande d'attendre que le chef sorte de sa réunion... finalement sur le trottoir à l'extérieur des locaux un certain Kleton nous donne un reçu pour la somme déposée entre ses mains et nous dit de revenir le vendredi suivant pour partir le 4 ou 5 juillet. Confiance, confiance... le vendredi suivant en fin d'après midi Alexandre, de l'hôtel Massilia qui nous a accompagné avec ténacité durant toute cette recherche, nous quitte sur le bord de l'immense parking du transporteur. Avons payé la seconde partie mais pas de billet, ni de titre de transport. Avons hâte d'embarquer ! Minuit, c'est enfin notre tour. 2 grandes barges de 48 véhicules sont déjà remplies de semi-remorques déposés à touche touche, arrimés au sol avec de grandes tiges en métal. Fascinant ce ballet incessant des quelques chauffeurs qui font le va et vient entre le parking et les barges pour aligner plus de 120 semi remorques. Serons dans la troisième barge, au milieu, le long de l'allée centrale (une largeur d'épaule). Chance, un peu d'espace vital car la place avant est libre. Au total ce seront 11 autres camionneurs que nous allons découvrir. Le convoi ne partira que vers 8 heures le 5 juillet. Bingo, que va t-il se passer durant ces 6 journées ? Les barges sont poussées par un puissant petit bateau, plein gaz à 5 noeuds sans arrêt jour et nuit. 4 pilotes se relaient, 2 hommes aux machines et une cuisinière. Coup de sifflet 3 fois par jour, la popotte est prête pour tout le monde ! Rituel immuable à la cantine : riz, spaghettis, poulet ou boeuf en sauce, salade de tomates, haricots rouges. Les plats sont disposés dans le même ordre. Chacun lave son assiette. Un repas par jour nous suffisait grandement et les camionneurs ne manquaient pas de nous inviter quand même. Douche super abondante à l'eau du fleuve ! Programme quotidien : observer ce qui se passe le long du fleuve, sieste dans nos hamacs accrochés à l'ombre des semi-remorques, lecture, discussions avec les camionneurs... à l'avant de la barge, un peu de place mais attention à ne pas tomber à l'eau, ni barrières ni gilets de sauvetage ! Les eaux sont hautes et on voit de grands espaces inondés. L'habitat est sur pilotis, la pirogue seul moyen de se déplacer. Des enfants viennent jouer dans les vagues du convoi, d'autres embarcations accostent sportivement pour vendre des bananes, du diésel, des fauteuils en bois... Peu à peu l'animation diminue, on s'enfonce dans l'Amazone profonde, de temps en temps un bout de village mais encore des cabanes le long du fleuve, du linge qui sèche, des casiers à poissons... fins d'après midi à scruter les couchers de soleils ou les apparitions de dauphins : des dauphins roses le 3ème jour ! Les relations se nouent avec Roni, Carlos et sa femme Maria Luiza qui vont remonter jusqu'à Boa Vista, Sevesno le sage, Jenny le fumeur ou les deux inséparables qui surveillent la météo pour bâcher ou débâcher à temps leurs cargaisons d'oignons et de melons. L'adorable Judy nous stupéfie par sa consommation d'alcool, chaque jour il sort de nouvelles bouteilles de rhum généreusement proposées à la ronde ! Le temps passe, Luiza sort les points noirs du visage de son mari et réciproquement ! Les jumelles circulent pour observer les oiseaux ou identifier un village. On se sent petit à petit faire partie d'un groupe curieux de mieux nous connaitre. On appréciera tout particulièrement cette solidarité lorsqu'il s'agira de quitter le port à Manaus : en effet, nous n'avons qu'un vague reçu et pour franchir les deux contrôles il faut montrer un peu de paperasse ! Pas pensé à cette étape ! Le grand Roni va nous faire ouvrir les portes : carrure d'armoire à glace et autorité du vieux routier au sens propre... en une demi heure nous quitterons le port alors qu'il va leur falloir la journée pour en faire de même avec leur cargaison... adieux du fond du coeur sur le parking et nous voilà dans cette mythique destination : Manaus.

Un mois de juillet bien contrasté


RESUME de juillet : ces dernières semaines passées bien loin du monde, sans connexion de qualité : 5 jours en pleine forêt avec Cicero au départ de Belem (voir photos Caixam), 6 jours sur une barge au milieu de 120 camions pour remonter l'Amazone de Belem à Manaus, puis le passage de l'Equateur à nouveau. Avons quitté le Brésil mi juillet pour le Vénezuela : découverte de Gran Sabana et des chutes Angel (un must) à partir de Ciudad Bolivar, remontée vers le nord-est à Caripe pour voir la grotte des guacheros ces oiseaux nocturnes huilés, Caracas la capitale au trafic fou, et enfin Valencia seconde ville du pays à l'ouest pour faire réparer les suspensions, deux lames sont cassées et rencontrer la famille si chaleureuse de Fernando.

Vivre sur l'eau en Amazonie

Depuis Bélem, cap vers le parc Caxiuana : première nuit sur un bâteau de 500 passagers (chacun son hamac, la première "forêt" de cordages et hamacs bien tassés sur 3 niveaux !), puis 7 heures sur un petit bateau pour remonter plus avant dans le forêt et ensuite une succession d'explorations à pied ou en pirogue plus profondément dans cette immense zone végétale. Rencontre de 3 familles différentes : on vit du manioc, de la pêche et des produits locaux (huiles, résines, plantes séchées...). Bacuri, 4 maisons, avait une petite église et une mini école sur pilotis. Enfants joyeux, curieux, joueurs, jouant avec l'eau sur de petites pirogues qu'ils manient dès leur plus jeune âge. Mais aussi nez qui coulent, bronchite et toux à rendre l'âme pour certains d'entre eux... conséquences de l'humidité permanente ? Toute la vie est tournée vers le fleuve. Cicéro nous enmène à pied en fôret voir ces immenses arbres, on se tord le cou pour tenter de voir le sommet, des lianes, des plantes odorantes, des noix diverses dont les fameuses noix du Brésil. Plus loin encore nous irons en pirogue slalomer entre les arbres à la découverte des zones innondées. Silence impressionnant, on se faufile entre les souches, troncs, branchages... plaisir intense du canoé ! La lumière est tamisée. Pas trace d'animaux. Brève et grosse ondée au retour. Quand il pleut, c'est du sérieux. Le parc Caxiuana ne reçoit guère de visiteurs. La forêt est un véritable mur végétal, ici les arbres sont mieux protégés et on verra de ces énormes troncs. Vie à bord sympathique avec Evaristo, le capitaine et Everaldo 17 ans qui l'accompagne.

La mer à droite

Nous reprenons le fil de l'eau : depuis l'Alaska nous avons roulé "la mer à droite" jusqu'à Ushuaïa. Notre remontée vers le Vénézuela continue de même : Bahia, les tortues à praia do Forto, Sao Cristovao et Aracaju, Barra de Sao Miguel, plage de Gungas, Recife et Olinda, la plage du Seixtan (pointe extrême est du continent) juste avant Natal puis une grande étape vers Fortaleza. Ensuite ce seront les étapes de Sao Luis, Jericoacoara, le parc Lençois puis Belem au début juillet. La route ne suit pas la mer, elle traverse les Etats pauvres du nord est brésilien. La dengue sévit. Le tourisme apporte de l'activité saisonnière en bord de mer. En ce moment, nous sommes en automne, c'est la basse saison. La région a un des plus grands marchés du Brésil à Caruara, un peu comme Ottavalo au nord de Quito en Equateur. Les traces coloniales sont fortes ici aussi dans les bâtiments (couvents, églises, habitat), dans l'agriculture mais plus encore dans les populations avec toutes les variétés de métissage. La culture africaine se repère notamment dans les expressions, la cuisine, la musique et la religion à Bahia en particulier (le candomblé). S'il y a un musée de l'Immigration à Sao Paolo, nous n'avons pas croisé de lieu de mémoire dédié à l'esclavage. Entre 1550 et 1888 (année de l'abolition de l'esclavage), ce sont près de 3,5 millions d'Africains qui ont été déportés au Brésil. Quant aux cultures indiennes, il resterait 200 tribus principalement en Amazonie. Un petit musée à Rio en donne un aperçu. Partout se superposent les extrèmes. La pauvreté au coeur ou à la périphérie des villes, misère paysanne dans ses abris de fortune au bord des coopératives ou des grandes exploitations. L'opulence derrière ses portes barbelées, ses condominiums hautement gardé, ses immenses domaines équipés des engins les plus élaborés. Partage plus équitable des ressources, aide à la formation, ... nous avions vu de nombreuses petites entreprises (céramique, mobilier, confection, textile,...) dans le sud du Brésil, témoignant d'une dynamique soutenue par l'Etat de Porto Allegre, le modèle aurait-il du mal à s'exporter vers le nord du pays alors qu'on en fait l'éloge depuis le début des forums du développement à Porto Allegre ?

Salvador de Bahia

Retrouver la mer à qui nous avons tourné le dos depuis Rio, début Mai. Salvador de Bahia, ancienne capitale du pays, ville haute avec son coeur historique autour des églises et du Pélorinho, cette vaste place en pente où les esclaves étaient châtiés au "pilori", pelorinho. Ville basse avec ses cohortes de bus, voitures, taxis, charrettes à bras, vélos, motos... pour traverser la chaussée, mieux vaut bien viser. Mélanges humains avec tous les métissages entre indiens, noirs et blancs. Cité Unesco, les travaux de restauration vont bon train. Tante Jacqueline de Neuchatel nous disait que dans les années 1950 elle n'avait pas pu aller dans le quartier du Pélorinho, maintenant les rues principales font bonne figure mais les ruelles et arrières cours gardent l'histoire de la misère. Bahia, c'est aussi la rencontre de Lidia, Roland et Laurenzo... grâce aux cousins de Strasbourg !

Brasilia, district fédéral

No comment. On aime ou on déteste. Avons beaucoup aimé découvrir un espace aussi aéré, avec des bâtiments aux lignes épurées. Le politique y voisine le spirituel, sans barrière comme d'accoutumée au Brésil ! Un quatuor paternel : le président Kubitschek décide de créer une capitale dans l'intérieur du pays, Lucio Costa urbaniste, Oscar Niemeyer architecte et Roberto Burle Marx paysagiste vont concevoir la cité qui sera construite par des milliers de paysans pauvres du nordest travaillant 24h sur 24h durant trois années. On peut mentionner le 5ème "père", Dom Bosco, prêtre salésien vivant à Bologne qui a eu la vision en 1883 d'une nouvelle civilisation naissant au Brésil entre le 15ème et le 20ème parallèle. Plan pilote en forme d'avion ou d'arc avec sa flèche, l'axe central aboutit à la place des trois pouvoirs : législatif, exécutif et judiciaire. Le buste de Tiradentes est au pied du drapeau. La cathédrale déconcerte avec une silhouette en forme de mains ouvertes vers le ciel. Les avenues sont plus que larges. Des arbres, des parcs, des bâtiments élevés, des centres commerciaux, la construction est encadrée par un protocole global. Le dernier pont construit simule le rebondissement d'une pierre lancée à la surface de l'eau, l'arche du milieu est décalée offrant une belle dynamique à cet ouvrage magnifique. Le spirituel se décline au delà de la cathédrale : le sanctuaire Dom Bosco mais aussi le temple de la Bonne Volonté. Imaginerait on un espace de recueillement ouvert 24h sur 24h, invitant le passant à cheminer le long d'une spirale d'abord noire puis blanche à partir du centre, juste sous la coupole où est fixé un énorme cristal de roche ? Brasilia vu du ciel ? allons sur la tour de télévision au pied de laquelle on retrouve les familières cabanes d'artisanat... note haute en couleur locale au milieu du béton. Espace bricolé, espace à taille humaine dans ce vaste domaine futuriste où le piéton ne semble pas exister. En effet, tout est conçu pour la voiture. Ici, pas besoin de dictionnaire des célébrités ou des saints pour nommer les rues, le système est alpha numérique et ma foi on s'en débrouille, mais attention, est ce au nord ou au sud ?

Cap sur le Pantanal

Relier le Pantanal depuis la côte, c'est d'abord la traversée des montagnes du Minas Gerais, hauts lieux des mines de pierres précieuses puis des zones agricoles dédiées au café, à la canne à sucre, au maïs sur des centaines de kilomètres. On retrouve un peu de fraîcheur. L'étendue des exploitations agricoles est impressionnante. Des villages construits au cordeau ou parfois des cabanes de fortune le long de la route témoignent des conditions de vie. La dengue est une plaie ici aussi, des banderoles appellent à l'aide dans certains villages : vider les eaux stagnantes, équiper l'habitat de moustiquaires... Passé la ville de Campo Grande, on s'approche du Pantanal, vaste plaine inondable grande comme la moitié de la France. Etape à Bonito havre de paix dans une zone naturelle préservée : rivières cristallines, grottes d'azur, cascades, forêts... l'économie locale vit du tourisme. Chaque Posada organise des activités dans un quota pré déterminé, ce qui diminue les effets sur l'environnement et répartit la manne. Avons bien aimé l'exploration de la grotte Azul et la descente de rivière (masque et tuba) au gré du courant, au milieu des poissons à la Posada da Prata. Puis remontée vers Corumba, ville frontière avec la Bolivie. Une partie du trajet s'enfonce dans les marais : caïmans, cupybaras, toucans, rapaces, perruches, perroquets... un festival de surprises. De la boue sur la première partie du trajet puis la piste disparaît sous l'eau, on roule entre les arbustes en se disant que c'est bien là le trajet de la piste ! Une barge fait traverser le puissant rio Paraguai. Nous n'irons pas à Cuiaba ni à Porto Joffré. Nous profiterons d'une matinée de barque pour voir de plus près la faune et la flore du bord du rio, comme par exemple les grands nids de Uyuyu, ces énormes cigognes à col rouge et long bec noir... en compagnie d'une famille belge de 4 enfants ayant laissé leur catamaran à Paraty pour explorer l'intérieur du pays.

Le Brésil colonial et impérial

Paraty sur le bord de la mer, Tiradentes, San Pedro do Rio, Congohas, OuroPreto, San Joao del Rey, Pirenopolis, Goias Velho villes ou villages avec d'innombrables églises : les blancs, les mulâtres et les noirs ne partageaient pas les mêmes lieux de culte. Les artistes locaux comme le célèbre Aleijadinho, ont sculpté le bois et la pierre ornant les autels, frontons et porches des églises. L'or brille dans certaines églises véritables châsses rivalisant les unes les autres par le poids d'or utilisé ! Originalité du parvis de Congohas accueillant les douze prophètes, des rondeurs de l'église de Saint François d'Assise à Ouro Preto, des plafonds peints, des sacristies au mobilier de 8 pieds de long d'un seul tenant. L'art religieux offre de nombreuses déclinaisons dans les villes coloniales aux ruelles tortueuses, pavées le plus souvent. Les maisons sont basses, murs blancs, pourtours de fenêtres colorés. Elles cachent leurs petits jardins, véritables puits de fraîcheur sous ces latitudes. Tiradentes, haut lieu historique du complot menée par Tiradentes, arracheur de dent de son métier en 1788 et 1789. Le Brésil a eu aussi ses empereurs entre 1822 et 1889, période d'accueil massif d'immigrants italiens et d'ajustements territoriaux avec les voisins d'Argentine, du Paraguay et d'Uruguay. Le palais impérial de Petropolis donne une idée du mode de vie estival, loin des chaleurs de Rio. Les républiques se sont succédées depuis 1889, avec une forte prégnance militaire. Luis Ignacio Lula da Silva, dit Lula préside depuis octobre 2002. Le gouvernement est installé à Brasilia.

Brésil, les grandes villes du sud

Porto Allegre, Florianopolis, Sao Paolo, Rio de Janeiro... incontournables réalités brésiliennes ces gigantesques villes ! Les villes nous posent toujours plus de problèmes : comment s'orienter, choix des visites, où stationner, où se poser pour pouvoir dormir tranquillement, pourra t-on se doucher, laisser Pgaz toute la journée en sécurité... chaque fois il faut trouver des solutions. Porto Allegre : ville tonique avec une politique sociale qui a fait des émules dans d'autres Etats du Brésil. PA accueille de Forum du développement depuis une quinzaine d'années, pendant du forum de Davos en Suisse. Florianopolis, la belle ville sise sur l'ile Catalina, petits villages de pêcheurs au sud, complexes touristiques au nord. Sao Paolo, l'Institut Butantan au milieu de son îlot de verdure travaille sur les venins de serpent, OK pour stationner en sécurité mais jusqu'à 16h seulement. Le parking de l'Université nous tentait, nous ne savions pas qu'il était "vidé" chaque nuit. 23h on frappe à la porte, une fois, deux fois. Nous ne bougeons pas, le gardien nous laissera en paix jusqu'au lendemain. Sao Paolo, gigantesque ville, grouillante d'activité, construisant un nouveau pont et de nombreux immeubles. Lieu d'arrivée des émigrants. Venus des coins les plus reculés, seuls ou en famille, on retrouve la trace de pratiquement tous les pays du monde. Un musée occupe des locaux dans lesquels les arrivants étaient examinés, triés et répartis dans les fabriques, mines, domaines agricoles et chantiers en cours (construction de voies, ponts, chemin de fer...). Quelques panneaux explicatifs sur les esclaves, mais ceux ci étaient acheminés plus au nord vers Salvadore de Bahia et ce depuis bien plus longtemps. Une rencontre étonnante avec 3M (voir flash rencontres). Une remontée le long de la mer vers Rio en passant par Paraty, superbe village colonial. Et l'arrivée à Rio de Janeiro ! Confiants sur le lieu du stationnement de Pgaz - tous les voyageurs connaissent le parking gardé du téléphérique du Pain de Sucre entre le cercle militaire et l'Ecole navale - nous découvrons Rio un dimanche matin. Bords de mer à Copacabana ou Ipanema envahis par les familles, joggueurs, cyclistes, danseurs de capoeira, patineurs, promeneurs de chiens, joueurs de volley, surfeurs, baigneurs... chacun se fraie un chemin entre les vendeurs de boisson, de paréo, Tshirt, ballons...et policiers en quad. Atmosphère bon enfant malgré le ciel couvert. Nous attendrons deux jours avant de monter au Cristo Redemptor : quelle vue sur toute la ville ! Le dernier soir, nous avons comme voisin de parking une sympatique famille québécoise !

Le Brésil, entrée par l'extrème sud à Chuy mi avril

Chuy, ville frontière coupée en deux dans son artère principale : d'un côté l'Uruguay en langue espagnole, de l'autre le Brésil en parler portuguais ! pas simple la transition, les contacts sont faciles et sympathiques mais comment comprendre les détails de la conversation... les ajustements classiques : trouver du liquide/cash, se repérer dans les magasins, s'habituer à la conduite routière. Les 10 premiers jours nous avons vu chaque jour des accidents, camions, voitures, motos... les gens vont vite, trop vite et les routes du sud sont sinueuses, glissantes. Jacques trouve ses repères et redouble de prudence. Pas de campings, on renoue avec les stations essence : gigantesques espaces accueillant les camionneurs, douches, restauration, ateliers de réparation des pneus, suspensions et lubrifiants ouverts toute la nuit. L'arrière pays montagneux recèle de nombreuses petites entreprises textiles, la maille permet de vivre à de nombreuses familles. Des fabriques de tuiles,de carrelages vernissés, des scieries, des menuiseries, des fabricants de meubles... l'incitation à la création d'entreprise a donné une dynamique locale très perceptible. On découvrira ainsi que chaque Etat du Brésil développe des politiques économiques et sociales différentes.

Uruguay, pays tranquille et accueillant

Uruguay, le pays a gagné la première coupe du monde de football en 1930, pas encore de récidive ! Mars, l'automne arrive, les feuilles tombent, les plus courageux se baignent encore. 4 millions d'habitants dans un petit pays agricole bordé de longues et superbes plages. Surprise de voir autant de vielles voitures : un vrai salon de l'auto avec les modèles des cinquante dernières années, en roulant s'il vous plaît ! Les uruguayens sont courtois, gentils, aidants. Les blocs appartements, tours, condominiums sortent de terre le long de la côte, l'activité immobilière explose. L'habitat individuel explose aussi avec toute la gamme : des plus modestes lotissements aux villas de luxe nichées dans de somptueux jardins. Peu de clôtures, étonnement après ces dernières semaines passées en Argentine : grille, alarme et chiens, le cocktail de base de la sécurité se fait plus discret ici. Montevideo, une capitale aérée et tranquille. Centre ville classique avec la statue équestre d'Artigas sur la place de l'Indépendance juste en face du Palacio Salvo qui a été en son temps le plus haut édifice d'Amérique du sud avec ses 26 étages. L'architecture du début du siècle témoigne de l'influence européenne. Pratiquement pas d'amérindiens, la population descend des espagnols, portuguais, italiens...
Il a fallu se faire une place entre l'Argentine et le Brésil, mais quelle différence de qualité de vie, ici dans cette "Suisse" version sud américaine. A l'est de la capitale, Colonia del Sacramento vous replonge dans le passé colonial. A l'ouest, ce sont les villes champignon de Piriapolis, Maldonaldo, Punta del este, la Paloma dédiées de plus en plus vers le tourisme jusqu'à la punta del Diabolo. Un superbe parc Santa Térésa avec une forteresse digne de Vauban. Nous visiterons l'étrange demeure du Picasso local perchée au dessus des vagues. Nature, repos, détente, un petit mois de tranquillité.

vers la capitale Argentine et Iguazu

Depuis Ushuaïa, quitté le 17 Février, une grande remontée vers Buenos Aires en longeant les parcs atlantique (le cabo de la Virgine, monte Leone, les forêts pétrifiées) puis en prenant le chemin de l'est vers la région des 7 lacs autour de Bariloché, la découverte de lagunes tranquilles et ensoleillées dans le parc Huapi. Le plaisir de s'enfoncer dans les chemins forestiers et découvrir de petits lacs perdus. Parfois des rencontres étonnantes : un septuagénaire d'Oregon vient passer 6 mois dans des conditions spartiates. La passion de la pêche fait vivre ! Des villages gallois, allemands perpétuent les traditions culinaires : hight tea avec pâtisseries galloises pour le 25 février, on s'en souviendra. Ma grande soeur arrivant mi mars, le temps de rejoindre Buenos Aires nous piquons vers Mar del Plata. Accueil si chaleureux d'amis d'amis, Françoise et son mari vont nous aider à remettre en route le chargement électrique de la cellule. Il reste 450 km pour B.A. Où se poser dans une si grande ville ? Nous suivrons les conseils des autres voyageurs, ce sera derrière le Hilton à Puerto Madero ! Retrouvailles familiales : ma soeur vient voir nos cousins de BA et partager notre quotidien pour deux semaines. Au programme : la capitale, puis une ferme près de Rosario et ensuite la route vers le nord : les missions jésuites et les chutes d'Iguazu. Elle repart le 26 mars enchantée de ces journées si différentes de son quotidien au coeur du Massachussett ! Nous avons aussi beaucoup aimé ces moments familiaux.

à bord du Andréa !

A bord du Andréa 17 nationalités au total. Deux dominantes dans l'équipage : des croates du Capitaine à la salle des machines et des philippins pour l'hôtellerie et la restauration. Les animateurs et conducteurs de zodiac sont suédois, anglais, australiens, argentins avec une "french touch" : Cathy de Strasbourg. Combien j'appréciais ses conférences, son anglais était pour moi si facile à suivre ! Les passagers venaient majoritairement des USA et de Grande Bretagne, avec aussi des hollandais, italiens, allemands, israëliens, indiens, brésiliens, japonais, chinois... un canadien et une française, pas d'autres francophones ! Pour "se reposer la langue", nous cherchions la plus petite des tables et invitions Cathy ! La vie à bord : peu de monde aux deux premiers petits déjeuners durant la traversée du Drake et les sacs vomitifs en libre accès dans les corridors ! La dramamine est généreusement distribuée, d'autres ont un patch collé derrière l'oreille. Au salon ou dans sa cabine, sur le circuit TV interne on peut suivre les conférences sur la convergence des océans, l'histoire de l'Antartique, le statut international de cette zone (que se passera t-il en 2050 à la fin du traité ?), les oiseaux, les pingouins, la pêche aux lignes longues, les baleines, ... et même l'expérience d'un naufrage. L'Explorer a coulé en novembre dernier sans pertes humaines. Damien, un chevroné des zones antartiques, a vécu ce naufrage en tant que conducteur de zodiac ! La vie à bord ce sont aussi les rassemblements techniques pour les consignes de sécurité à bord et en zodiac, les récapitulatifs quotidiens en fin de journée, les alertes à la baleine, l'appel au coktail du Capitaine, le rappel des N°60 et 61 dont les badges n'ont pas été retournés à la rentrée du dernier zodiac : ces deux passagers, sont-ils bien à bord avant de lever l'ancre ? Le dernier jour : nous vivons un STTMD = something stupid tourist must do = chose idiote que le touriste doit faire...devinez ? se baigner dans l'Antartique ! L'île Déception est une caldera volcanique qui a abrité l'exploitation intensive des baleines : 260.000 baleines en 6 ans, dépecées en mer. Il reste sur la grève d'énormes fours à suif et des citernes rouillées. Une explosion volcanique récente a détruit une partie des installations qui gisent au milieu d'un site superbe. Les vapeurs brûlantes dessinent le contour de la grève où se rencontrent le chaud et le froid. On creuse un peu la plage pour aménager une sorte de baignoire. Visons juste : ici cela brûle et là cela gèle. Les plus courageux plongent et nagent quelques mètres avant de retrouver la baignoire. Le choc thermique est drastique ! On se sent super bien après l'excercice ! Amusante sortie finale avant de repartir vers Ushuaia.

Antartique, continent blanc

Plus vaste que l'Autralie, l'Antartique se présente comme une immense calotte ronde avec une fine péninsule qui tend le bout des doigts à la pointe de l'Amérique du sud. 1000 km depuis Ushuaia à parcourir au delà du cap Horn en traversant le fameux passage Drake que nous aurons connu houleux à l'aller, calme au retour. Ce trajet prend deux jours dans un gros bateau, quatre à six pour un voilier. Nous avions fait du shopping/shipping auprès des voiliers du Yatch Club mais les places sont rares, plus chères et il faut prévoir trois bonnes semaines. L'Andréa avec ses 90 passagers nous a convenu : de bons animateurs, des sorties en zodiak aisées, du temps sur terre, l'accès à des zones plus nombreuses... notre seul regret aura été un départ retardé donc une journée en moins là bas. Là bas ! imaginez une lumière limpide, la mer et les reliefs immaculés, un air pur, 0 degré en moyenne début février, encore des icebergs, des variations de temps dans une même journée entre neige, soleil et bruine. Soudain le jet puissant d'une baleine ou le jaillissement des pingouins qui sautent comme les dauphins. Puis une zone rosée sur le sommet d'une colline caillouteuse, vite les jumelles, ce sont des pingouins venus nicher en hauteur ! il faut les voir grimper ces pentes. Chaque jour, nous quittons le bateau pour des sorties dans les îles ou sur le continent : Danco, Peterman, Dorian Bay, Port Lockroy (musée et unique poste du continent)base maintenant anglaise installée par le français Charcot au début du siècle. Ses comptages ont permis un suivi approfondi des colonies de manchots. Bottes, gants et gros anorak nous voilà marchant à la découverte des papous (bec rouge), puis des adélies (bec noir, oeil certi de blanc), les jugulaires, on les croirait maquillés finement avec leur grande ligne noire sous le menton ! Coup de chance : deux macaronis aux couettes jaunes ! Ce sont aussi les éléphants de mer serrés les uns contre les autres dégageant une telle puanteur ! Les phoques et léopards de mer sont sur la grève : ici un gros weddel gris moucheté. Il y a aussi les oiseaux, sobriété des couleurs, noir, blanc, brun. Mais quels profils une fois les ailes déployées : albatros, pétrels géants, sternes, prions, mouettes...Glace ou rochers éclatés par le gel, nous ne verrons de la verdure qu'à Hannah Bay. Un autre must, le passage Lemaire. Le bateau s'enligne dans un corridor étroit entre des falaises rocheuses. Les blocs de glace flottent ou frappent la coque d'un bruit sourd. Un phoque à fourrure se prélasse au soleil sur un "coktail iceberg", lève la tête et retourne à sa sieste. Sommes dans un autre monde. Et c'est juste le moment où ma petite mère va "couper le fil" pour reprendre l'expression de mon frère, ce samedi 9 février à 97 ans peu avant 9 heures du matin.

Retour dans les bois

Nous partirons du 5 au 15 février vers la péninsule Antartique sur le bateau ANDREA. Nous avons donc une bonne semaine devant nous avant le départ et l'envie de retrouver la nature. Nous quittons Ushuaia en direction du canal Beagle. Longer la mer sur des pistes désertes, s'arrêter juste devant un paysage de carte postale, buller, identifier à la jumelle les bateaux qui passent, chercher un lac isolé, traverser une estancia historique (Harberton) fondée en 1896 alors qu'il y avait encore quelques autochtones Ona et Yamana dans le coin. En trois générations les quatre ethnies des îles de Terre de Feu sont été décimées par les agressions, les maladies et la perte de leurs ressources vitales par l'exploitation intensive des lions de mer : plus assez de viande et de graisse. L'arrivée des missionnaires anglicans a eu pour effet de retarder un peu leur extinction ! Toucher le bout de la route fermé par un poste de garde naval. Marcher sur la grève. Explorer un lac puis un autre, s'y attarder car le ciel est au grand bleu. Faire la réparation du vanteau et chercher à comprendre pourquoi le chargement électrique provenant du moteur semble en panne, il reste l'apport du solaire et celui du branchement direct si nous sommes dans un camping équipé. Lire les revues du Courrier International. Oublier cela et observer un castor en plein travail dans un endroit combien sauvage. Expliquer à une petite famille autrichienne comment se rendre à cet endroit secret ! Retour à Ushuaia le 31 janvier (bon anniversaire Jean Claude à Dijon), le moment est venu de partager un peu de notre quotidien, choix des photos, rédaction des textes pour le site, Jacques a pris en charge les points GPS et les liens avec les autres sites de voyageurs. A vous de voir !

Ici, la Terre de Feu

Le continent sud américain s'arrête, pour les puristes au bout de la route en Patagonie peu après Punta Arenas, ville chilienne au bord du détroit de Magellan. En effet, la Terre de Feu est une île et l'accès ne se fait que par Punta Arenas (5h de traversée) ou Puerto Espora (1h et demi) sur le côté atlantique. Cette ile est coupée d'un grand trait vertical : à gauche le Chili plus sauvage, à droite l'Argentine avec la fameuse Ushuaia, ville du bout du monde. Le site est superbe, la ville grandit trop vite et un peu n'importe comment, vivant surtout 6 mois dans l'année. Un pénitentier reconverti en musée, quelques traces de ethnies Ona, Yamana aujourd'hui totalement disparues. Des magasins dignes de toute ville touristique. On y trouve quelques bons restaurants et une patisserie française délicieuse : David a restauré un ancien magasin général avec beaucoup de talent en bord de mer (Maipu 749 juste en face de la station d'essence... un must gourmand !). La ville s'anime au gré des arrivées de croisière, le bateau libérant ses 90 ou 2000 passagers. Nous consacrons du temps à chercher une place pour l'Antartique qui est à 1000km d'ici. Casser la tire lire pour y aller, nous sommes si près de cette zone glaciaire plus vaste que l'Australie. Les arcanes mentales françaises combien complexes nous rattrappent ici : impossible d'obtenir de l'Automobile Club de France le certificat d'assurance en anglais demandé par l'Agence de voyage, malgré les courriels et coups de fils, l'envoi d'un autre certificat établi en anglais par un assureur français et la suggestion de prendre en compte l'optique internationale (documents en anglais par ex et réponse précise sur les montants couverts par les risques). Nous devrons finalement payer pour ces 10 jours une assurance spéciale du montant de la cotisation annuelle française alors que ce risque est déjà couvert, l'assureur français en convenant tout à fait au demeurant ! Du côté agréable, le temps de lire les livres apportés par Véronique et d'aimer "Un chagrin d'école" de Pennac. De belles rencontres : des français, un couple anglais en moto (les premiers britishs pour nous), un couple allemand juste revenu de l'Antartique, Nicolas, un français installé ici avec sa femme et son fils et une surprise de taille : Kim et Rick, d'Edmonton. Nous avions été suivis par Rick sur la route en quittant Edmonton, un soir de juin 2006. Rick est passionné de landcruisers Toyota, il voulait nous parler et finalement nous avions passé la soirée chez lui. Ils sont tous les deux officiers de police, nous auraient ils autrement reconnus si loin de chez eux et tant de mois plus tard sans leur métier ??? en tous cas la soirée fut des plus joyeuse ! Il nous reste maintenant presque deux semaines avant d'embarquer sur le bateau ANDREA, une centaine de passagers, un équipage croate pour les marins et philippin pour les services. Nous quittons Ushuaia pour retrouver les pistes de Terre de Feu en restant côté argentin. D'autres estancias comme ROLITO avec la tonte des moutons (voir flash), des routes de bord de mer, un parc national...et un temps panachant journées ensoleillées et pluies à la bretonne.

Les glaciers de Patagonie

L'Argentine et le Chili ont de superbes parcs au pied des andes et la frontière ne se soucie pas d'une logique naturelle ! Nous avons beaucoup aimé le Fitz Roy et ses pics de granit sortis des nuages : une belle balade pour admirer les deux lacs bleu et turquoise au pied des 3405 m. Une journée entière d'observation au Perito Moreno, ce glacier actif si fascinant (voir flash). Une étape au parc de Torres del Paine : les fameuses tours sont aussi sorties des nuages et une autre belle ballade nous a permis de les voir en entier. Un ravitaillement à Puerto Natales avant de rejoindre Punta Arena. Le plaisir de revoir des pingouins magellan au bord du détroit du même nom : leur plastron aux deux bandes blanches les distinguent des pingouins humbolt, plus sobres d'une certaine façon. Nous aurons vu aussi des nandous, sorte d'autruche facilement effarouchée. Ce sont les papas nandous qui élèvent les petits une fois la couvée aboutie. On les voit entourés d'une bonne douzaine de ces mini volatiles gris. Les renards, les muelles (biches de Patagonie) se laissent approcher parfois, les condors chassent les lapins (surprise de voir un condor avec sa proie en plein ciel), les guanacos sont nombreux ici, pas autant que les immenses troupeaux de moutons sous la garde des gauchos à cheval. Une sacrée surprise, voir un armadillo avec sa grosse coque brune traverser la route avant de plonger dans son terrier.

Noël en Patagonie

Mi décembre il fait chaud, très chaud à Santiago, on se demande comment le Père Noël supporte ses gros vêtements rouges ! Véronique arrive bien fatiguée, chargée de livres, chocolats, champagne, foie gras, charnières de porte, etc... Cap au sud vers Villarica et ses volcans, traversée du pays mapuche autour de Temuco quelques 800.000 indiens peinent à retrouver leurs terres. Puerto Montt au bord du golfe d'Ancud puis une traversée en bâteau vers Chiloé : une île qui tiendrait de la Bretagne avec ses villages de pêcheurs, ses ajoncs en fleur, ses églises en bois, ses maisons sur pilotis. Un 23 décembre particulièrement chargé : la seconde et dernière roue de secours rend l'âme au début d'une piste qu'il nous faudra abandonner pour aller changer les 4 pneus et faire réparer une fuite du réservoir additionnel. Pas de bateau pour aller admirer le glacier San Rafael. Le GPS ne répond plus et l'Ipod fait grève. Un Noël gai avec des cerises et quelques prouesses culinaires, du vrai champagne, une enveloppe venue de Victoria qui a beaucoup touché Jacques... merci Jo ! et des photos toutes fraîches de Lyon apportées par Véronique... merci Muriel et Eric !