Fête de l'Indépendance

Comment rencontrer la population d’un pays ? assister à une fête nationale ! Chacun se dirige vers le centre avec ses 2 ballons à lâcher le moment venu
vers la parade
Au Turkménistan le président fait les choses en grand : défilé militaire des troupes, le général passant la revue debout dans une décapotable blanche,
le general roule
puis toute la quincaillerie rutilante des divers corps d’armée a roulé des mécaniques avançant de front deux par deux en musique. Une heure pour cette première partie. La suite a vu défiler les hospitaliers en tenue blanche,
les hospitaliers
les boulangers, les administratifs, les roulants, les commerçants, les tisseuses de tapis, les fermiers, les bouygues avec leur casque orange...
boulangers
on marche
joie de vivre
tapis
l'eau
Chacun brandissait un petit drapeau et deux ballons. Le lâcher de ballon étant synchronisé devant l’estrade des officiels. Pas d’ambiance de fête, les personnes sont « au travail » et défilent en rang d’oignon. Les seules rires et sourires seront dans la dernière fournée du défilé, les étudiantes tout de vert vêtues avec leurs longues tresses et leur petit chapeau brodés. Le soir, un monstre feu d’artifice terminera les festivités.
étudiantes

le sac de noeuds... ouf !

L’entrée au Turkménistan s’effectue soit avec un visa de transit de 3 à 5 jours, dans ce cas on peut dormir n’importe où sans avoir besoin de se faire enregistrer, soit avec un visa de tourisme qui va jusqu’à 2 semaines mais il faut être accompagné d’un guide et se faire enregistrer dans un hôtel. Notre visa d’entrée nous laisse 11 jours jusqu’au 28 octobre. Notre visa iranien a mal été rédigé, ce qu’a reconnu l’Ambassade d’Iran, et nous ne pouvons entrer en Iran que le 31 octobre. Il nous manque donc 4 jours car il faut sortir/entrer le même jour. Dès le lundi matin nous nous présentons à l’Ambassade d’Iran. 2 heures de discussion derrière un guichet à rideau, le couperet tombe : pas possible de modifier les choses et un conseil « allez voir l’Ovir, bureau des enregistrements du Turkmenistan ». L’agence de voyage rencontrée la veille n’a jamais connu de cas où un visa ait été prolongé par l’Ovir et par ailleurs elle nous informe que ses partenaires iraniens ne peuvent rien pour nous. Stupeur. L’après midi nous allons à l’Ambassade de France expliquer notre situation. Accueil cordial, ouvert et compréhensif, le consul rédige une « note verbale » nous concernant à l’attention de ses interlocuteurs locaux. Nous nous sentons mieux. Cette écoute et cette action immédiate nous donnent du baume au coeur. Nous retournons dans cet hôtel soviétique mortel en plein centre ville. Il faut attendre la réponse. Mardi se passe, le temps est compté car la semaine prochaine il y a 2 jours fériés le 26 et le 27, or nous devons quitter le territoire le 28. Mercredi après midi l’agence de voyage se réveille et nous dit qu’elle peut peut être agir pour nous obtenir un nouveau visa iranien à partir du 28 octobre. Go ! par SMS successifs nous répondons aux questions utiles : itinéraire et hôtels en Iran durant les 30 jours demandés... Il y a donc deux fers au feu, le moral remonte ! sauf que jeudi soir nous apprenons le rejet par lOvir de la démarche du consul. Vendredi arrive, dernier jour ouvrable avant le 28 octobre. Ultime demande de notre part à l’Ambassade de France, si nous n’avons pas le visa iranien le mercredi 28, que faire : aller à la frontière pour sortir du pays et rester 3 jours devant la barrière iranienne ? rester sur place à Ashkabat mais en situation illégale donc promis à amende ? Réponse : se présenter à l’Ambassade en cas de problème. Dimanche 25 octobre, au moment où j’écris ces lignes nous attendons sans savoir ce qui arrivera mercredi prochain le 28 octobre.
Avons pu quitter le centre ville et rejoindre une petite pension sympathique dans une rue tranquille. Nous dormons dans notre véhicule et profitons des commodités, du jardin et du calme des lieux. Aucune envie de « faire du tourisme », de toutes façons nous ne pouvons pas quitter la ville sans guide ! Musique, lessive, écriture, petites marches aux alentours, tour sur internet, actualisation du site, Jac transcrit les 150 points GPS collectés sur la carte de l’Inde... ne pas se laisser démolir par la situation, patienter et garder confiance.
Ouf, le lundi 26 matin, nous sommes au marché le téléphone sonne : « allez tout de suite à l’Ambassade d’Iran retirer vos visas et telephonez moi après ». L’agence de voyage nous dit que tout va aller rapidement. Il faudra 2 heures à nouveau mais au final voici les nouveaux visas dans nos passeports. Ouf, on pourra sortir le 28 normalement. Bye bye Ashkabat, on a même oublié de baisser le toit dePgaz !
bye Ashkabat... toit levé

désert et cratères

Passage de frontière très lent pour entrer dans le pays, notre guide est là, cela facilite mais ne fait pas écrire plus vite le calligraphe de service qui remplit les formulaires les uns après les autres ! Finalement nous ne pourrons pas aller voir le site Unesco de Konye Ourgentch. Cela me désole, j’aurais bien sacrifié le cratère artificiel à voir de nuit qui est à 5 heures de route pour passer un peu de temps sur ce site, mais nous ne sommes pas seuls.
désert TKM
sur la route TKM
Donc nous traversons le désert du Karakoum, le plus chaud d’Asie centrale, plein sud vers Davaza pour rejoindre de nuit ce foutu cratère.
cratère gaz Davaza
La route est excellente. Seule animation, quelques chameaux en vadrouille. Leur robe est très sombre. Nous quittons la route pour rejoindre le cratère. Les 10 derniers kilomètres sont hallucinants : il fait nuit, la piste est en sable mou, nous roulons derrière le véhicule allemand dans lequel le guide a pris place. Aucune visibilité dans ces volutes de sable et de poussière. Seul choix pour Jacques tenter de garder la trajectoire, sans toute fois être trop proche, garder le cap sur les minuscules feux arrières du véhicule de tête sans pouvoir anticiper les dénivellations ni les virages ni les buissons dans une telle opacité. Ne pas caler, ne pas s’arrêter, monter, monter, ne pas lâcher le cap ! Bivouac au bord d’un cratère d’un diamètre de 30 mètres qui flambe d’une multitude de jets de gaz à l’air libre, ce cratère résulte des recherches minières soviétiques. Franchement pas intéressant du tout.
cratère Davaza
Lendemain pépère car nous ne sommes qu’à 4 heures de route de la capitale. Nous traversons l’ancien site du village de Darvaza rasé sur ordre du président qui trouvait le village moche.
fours à pain
Seuls témoins, les fours à pain que la tradition turkmène ne permet pas de démolir, ils s’effritent peu à peu.
village du désert TKM

En début d’après midi nous sommes dans la capitale. Je pense que le guide avait très envie de rejoindre sa petite famille au plus tôt. Et nous voici obligés d’aller à l’hôtel, en plein centre ville de surcroît ! Pgaz est garé derrière l’hôtel qui affiche 4 étoiles mais n’a même pas de parking.

Ashkabad au marbre blanc

Capitale sortie de terre tout de marbre blanc revêtue... grâce aux fabuleux contrats Bouygues. Ils sont 400 les « bouygues » au casque orange basés ici pour continuer les grands chantiers présidentiels. Les statistiques consulaires ont explosé et il y a même une école Bouygues pour les 70 enfants francophones. Bâtiments publics, ministères, offices, musées, bureaux, tours de 15 étages propriétés des ministères louant les appartements à leurs employés, jardins, fontaines, avenues en pleine campagne larges comme les champs élysées... Le plus beau des immeubles, le livre ouvert :
immeuble livre
ancien contre nouveau
hotel Président
nouveaux logements

tout converge vers le « trépied » en haut duquel la statue du président tourne de 360 degrés par jour pour faire face au soleil.
trépied Niazovtourne 360d:24h

Les gens nomment les monuments selon le nombre de pieds qu’ils présentent : il y a le trépied mais aussi les 8 pieds ou encore les 16 avec les 4 chevaux bondissants !
je suis bien là
Le marché russe est d’une propreté rutilante et les prix sont affichés... changement de monnaie oblige, le pays passe des anciens manats aux nouveaux manats !
marché russe
Les femmes sont en robe longue ajustée à la taille, les fillettes portent un uniforme vert, le vert de la robe de Bécassine avec un tablier blanc à volants. Foulards colorés noués sur les cheveux ou calotte brodée sur le crâne voisinent avec les jeans serrés et les tailleurs stricts des russes blondes bien fardées. Toute voiture circulant est potentiellement taxi. Un signe de la main et on espère que quelqu’un s’arrête, c’est 1 manat du kilomètre, le bus est 5 fois moins cher. Une consigne, faire attention à la prise de photos. Je n’ai jamais vu autant de policiers, militaires, gardiens... sans pouvoir compter ceux qui sont en civil. Les talkies walkies crépitent tous les 25 mètres sur les trottoirs. Chaque angle de rue compte ses 4 gardiens. Sur la ligne blanche, ils se tiennent au milieu de la circulation tous les 20 mètres. Avons tellement hâte de quitter le centre ville ! Il reste quelques anciens quartiers qui n’ont pas (encore) été rasés. Ruelles ombragées mais sans éclairage nocturne, goudron défraîchi, plaques d’égout branlantes, petits commerces de proximité : il faut sonner et la guérite s’ouvre pour acheter du pain, une carte téléphonique ou d’autres confiseries. Nous nous sentons mieux dans ces lieux de vie.
bientôt rasés
écolières
pension Amanov
La pension a un jardin. 40 colombes sortent une fois par jour de leur réduit obscur, viennent picorer ou se baigner au soleil sous la treille. L’accueil est sympathique. Je lave toutes les housses de coussins, les draps, les serviettes, les habits... tout est sec rapidement. Jacques travaille sur l’Inde, reporte les points GPS collectés, en particulier ceux de Guy Bazin (www.busaroundglobe) qui est en avance d’une année sur nous. Repos, musique, écriture, attendre le 28 du mieux possible sans savoir ce qui va se passer pour nous.