Fin d'après midi, en direction du N/E, nous cherchons un bivouac et voici l'indication à 3 km de la route d'un petit parc national, Sakoen. Il y aura sans doute un stationnement tranquille à cette heure. Effectivement, c'est très tranquille. Soudain nous entendons un reniflement insistant. Coup d'oeil, un ours renifle Pgaz et voudrait bien monter à l'échelle ! Qui a dit qu'il ne restait plus guère d'ours en Thaïlande ! Il reviendra au cours de la nuit et tentera d'enlever la grille d'aération latérale sur le côté conducteur du véhicule. Pas réussi ! Nous récapitulons quelques unes de ces rencontres face à face inoubliables : le puma remontant le chemin forestier vers Pgaz à côté du Yosemite Park, le tigre à la Corbett Réserve surgi des hautes herbes, le lion et sa grande famille au Kruger Park, etc.


Dernière belle rencontre en Thaïlande : Worawoot et ses élèves à Pongpan, un minuscule village. Nous étions arrêtés pour dormir et le professeur est venu nous inviter avec tant de gentillesse que le lendemain matin nous nous sommes retrouvés dans son école. Les filles posent pour la photo de groupe, les gars se pressent pour la visite de Pgaz.

Nan, au nord est de la Thaïlande, une longue rivière, une petite ville du groupe ethnique éponyme. Le temple What Phumin, un bijou qualifié de "chapelle Sixtine" avec ses peintures murales centenaires. Nous faisons un long détour avant d'entrer au Laos pour venir admirer ce coin perdu. Atmosphère de fête en ville, la fille aînée du Roi arrive dans 2 jours. On lave à grande eau avec le camion des pompiers, on fleurit, on plante des drapeaux, on accroche des portraits et des guirlandes. Nous devinons sans peine l'itinéraire de la visite royale !



Le temple de Phumin, construit en 1696 est original à plusieurs titres : une architecture symétrique avec les quatre portes et les quatre Bouddhas intérieurs, c'est le style jaturamuk, des peintures murales édifiantes sur la vie de Bouddha et croustillantes sur la vie des villageois. Des animaux scandent le spectacle avec des singes fort occupés. Dans un coin une apparition des Français venus coloniser la vaste Indochine. Un mystère graphique : je ne sais pas à quoi correspond le dessin de la lèvre supérieure des visages observés. Peut être avez vous des lumières ?





En bas les scènes villageoises, portraits et zoom détaillés, une superbe bande dessinée.


















Et le coin des Français pour terminer.

Il y aurait presque un million de personnes appartenant à une douzaine de tribus venues ici, certaines depuis plus de 100 ans, de Chine ou du Tibet (Hmong, Lisu, Mien, Yao), d'autres plus récemment de Birmanie (Akha et Karen de confession chrétienne) ou encore du sud de la Chine (Shao, Hao, Lahu). Les tribus ont un territoire attribué et ne peuvent pas travailler en dehors. Elles ont accepté, pour la plupart, de ne pas cultiver l'opium. Les Yaos vivant dans les plus hautes zones montagneuses continueraient cette culture déclarée illégale depuis 1959. Dans les immigrations les plus récentes, se retrouvent deux divisions du Kuomingtang. Fidèles à Tawaïn et refusant de se rendre aux autorités maoïstes, 30.000 soldats et familles sont restés en Thaïlande. Ils se sont engagés dans la lutte contre la Birmanie et ont bénéficié de l'accueil des autorités thaïlandaises dans les années 1950. Ces tribus ont conservé un habitat, des coutumes et des costumes, des langues différentes, des traditions agricoles spécifiques encouragées par l'éradication du pavot. Un oeil exercé peut distinguer un habitat ou un costume karen, askha, hmong ou lisu. Je n'en suis pas là. Voici quelques exemples. Entrée de village à Doi Chang Mup.






Les enfants : les petits, les gars, les filles... chacun de son côté.





Un autre village et des femmes Akha, aux coiffes couvertes de boules argentées.







Les récoltes sont stockées à l'écart des habitations, le plus souvent dans des cabanons le long de la route, ou dans un enclos comme ici les meules de paille. Celle ci va s'effondrer.





Mae Salong, les chinois y cultivent le thé de Oolong, un plant importé de Taïwan, le meilleur au monde dit-on ici. Des alignements maîtrisés, une cueillette manuelle des trois premières feuilles.

Cocaïne en Colombie, maintenant opium en Asie du sud est, nous apprenons de cette culture ancestrale les aspects culturels, économiques, médicaux qui remontent à la nuit des temps. Egyptiens et grecs "étaient au parfum" et l'Inde a été un des premiers pays à en produire à grande échelle. Pas possible de voir les champs de pavots, pourtant janvier en est la pleine saison. Blanc, rose, rouge le coquelicot géant grossit et libère un petit sac gonflé de jus (latex) et riche en graines. Pour que le latex sorte, il faut pratiquer 2 ou 3 incisions sur le bulbe gonflé et quelques heures plus tard recueillir la pâte rosée. 3000 fleurs pour 1,6 kg de latex. Il sera passé dans l'eau bouillante et filtré plusieurs fois avant d'être empaqueté en portion de 1,6 kg, l'unité de base. Nous apprenons tout cela dans les deux musées du Triangle d'or.

Pratiques culturelles mortelles, la Chine a connu un taux de 30 % de personnes dépendantes avant les politiques d'éradication. L'Afghanistan est le premier producteur d'opium illicite. L'Australie en produit en Tasmanie production sous contrôle pour les besoins des firmes pharmaceutiques.

Le Triangle d'Or est un point "touristique" entre la Thaïlande, le Laos et du Myanmar, au confluent du Mékong (le 10è fleuve du monde) et du Mae Nam Sae, rivière frontière avec le Myanmar. En fait le "triangle" est une zone bien plus large dans laquelle culture et commerce de l'opium s'activent mutuellement dans un paysage propice : succession de massifs montagneux peu accessibles. Une pipe à opium.

Nous touchons la frontière avec le Myanmar, juste de l'autre côté de la clôture. Les soldats de ce poste frontière jouent au foot chaque soir avec leurs collègues birmans, sauf quand la situation est tendue, nous disent ils ! Nous rencontrons une classe d'élèves avec son professeur.

Plus petite que Chang Maï et bien moins touristique, Chang Raï est une base pour le nord est et l'accès au Laos. Un superbe temple en bois avec son Bouddha en jade. L'original est parti à Bangkok et pour le 80 ème anniversaire de la reine mère, une statue identique a été réalisée par un artisate chinois dans un bloc de jade provenant du Canada. Entrée imposante, plusieurs sanctuaires.



La pose avant d'aller voir le Bouddha de jade. Sur les murs, l'histoire du Bouddha de jade venu de Birmanie. Au centre le nouveau.



Le rire de Bouddha presque dans la gueule du dragon. Qui a commencé ?

Marchés actifs, nombreux collèges, Bouddhas à vendre, Bouddha veillant sur les parkings de motos, achat de billets de loterie, bijouterie ouverte sur la rue et la fameuse tour de l'horloge.








On aime la photo posée et mise en scène !

Coup d'oeil sur les préparatifs de fête au temple le plus vénéré de Chiang Maï, le what Pra Singh Voaramavihama. On peut comprendre combien il m'est difficile de mémoriser ces termes. Les moines apportent les socles, disposent les statues à vendre, la ficelle va aligner les bouddhas. Aux alentours les étals de fleurs, de souvenirs, nourriture et d'offrandes se préparent eux aussi. Dans le jardin de jeunes moines sont contents de pratiquer leur anglais avec vous. Atmosphère bon enfant.





Etonnant personnage, vrai ? non, mais on en a toute l'illusion : impermanence ?






Le Bouddha couché n'est pas troublé par les marchands du temple.


Au musée, les costumes des tribus du nord montrent la créativité de leurs traditions.




Vêtements des tribus du nord, musée de Mae Hong Son

Au départ de Chang Maï, on peut faire une boucle qui rapproche de la frontière birmane et pénètre dans les territoires tribaux. Pays des ethnies Hmong, Lisu venus du Yunam, Akha, Lahu et Karen, célèbres pour la coutume des colliers cerclés sur le cou. La route serpente en montagne, nous roulons dans la forêt. Il parait qu'il y a 1843 virages. Parfois des barrières ferment des accès, camps de réfugiés birmans dont l'accès est contrôlé. Présence policière régulière mais des plus courtoises. Pas d'habitat dispersé et nous roulons parfois une dizaine de kilomètres sans voir de maisons. Habitat regroupé dans des villages ou dans de vraies villes comme Mae Hong Song ou Pai. Plusieurs occasions d'arrêts : des cavernes, des chutes d'eau, des villages... les bivouacs sont tellement bienfaisants, en nature avec les oiseaux comme voisins !




Les chutes, plus belles les unes que les autres.





La caverne aux poissons s'est avérée être plutôt un parc au cours d'eau poissonneux, les visiteurs nourrissent les poissons de fruits et de salade. Animation du côté des enfants qui jouent pour "aller voir la mer".



Une caverne intéressante, la Tham Lot, accès sur les radeaux de bambous.





Huay Sua Tao, un village Karen, la pression touristique se ressent nettement, on peut comprendre l'atout d'une coutume aussi photogénique, mais flotte un climat biaisé. 120 personnes dans le village, une trentaine de femmes portent encore les lourds colliers. Jouer avec les enfants détend les relations.













Ban Rak Thaï, venus du Yunam, ils cultivent le thé et vendent des produits... chinois ! Les vaches envahissent les champs de thé, pas du tout alignés ici comme plus au nord vers Mae Song.













Joueuses de flûte à pipes multiples, femmes de la tribu Lisu.



Une première, Pgaz à l'affiche, mais de quoi s'agit-il ? Vous pouvez téléphoner pour savoir.