Calme et intensité.

chat Claude
C'est parti pour une envolée lyrique ! Comment conjuguer intensité et… calme ? Depuis plusieurs semaines ce sujet m'occupe dans l'amusement et la conviction d'un véritable enjeu personnel. Intensité, moments jubilatoires de rencontres, évènements porteurs d'avenir, reconnaissance infinie, de confiance en la vie, cette intensité perçue entraine parfois de l'effervescence qui peut devenir fatigante pour les proches. Elle me semble aussi dommageable intérieurement, pourquoi gaspiller cette belle énergie dans une sorte de trépignement émotionnel ?
Calme, calme profond, retrouver la tranquillité, le laisser-faire et le laisser-venir. L'acte juste, pas plus, pas moins. La disponibilité, le vide en soi. L'épaisseur et la fluidité de l'instant qui n'est pas chargé d'obligations ou d'attentes. Ce fantastique jardin intérieur où aller se poser, se reposer, déposer bagages. Le voyage immobile, le voyage intérieur. Pas de suspens, pas de contraintes. Creuset de ressourcement. Territoire inaccessible, personne peut me le voler ; en plus, il n'y a rien dedans ! Joke. Silence éloquent, l'image de l'oxymore surgit : cette obscure clarté qui tombe des étoiles. Rapprochement de mots semblant contradictoires, précise le dictionnaire. Alors peut-on parler d'une calme intensité ?
La piste m'est venue par la marche. Je voulais "réfléchir concrètement". Ayant dédié l'intensité à une jambe et le calme à l'autre, soucieuse d'une grande équité entre les deux, je me suis observée en train de marcher. Effarement. Je ne respire plus, je tricote des pas, trop rapides et file droit au but. Seule la pente me ralentit. Je tiens le coup sur les 4% de pente des voies ferrées, comme au Pérou, la montée le long des rails jusqu'à Agua Caliente, village d'accès au Machu Pichu. Mais les pentes de la Croix Rousse ignorent la modération. Là effectivement, mon pas se ralentit. Que devient la conjugaison, pied droit, pied gauche ? Je creuse la piste pas à pas, ou plutôt je suis la piste ouverte sous mes pas, ici en ville ou demain dans le bush australien. Je me rend compte que mon "centre de gravité" joue un rôle essentiel. Je ne saurai le localiser ni trouver les termes appropriés pour le décrire précisément. Ce centre de gravité me semble mobile. Je teste et l'incite à descendre vers le plancher des vaches. Instantanément ma démarche se modifie : l'ampleur du pas se régule sur la respiration devenue plus ample, la tête se redresse, les épaules se mettent en place différemment et… ça marche ! Sourire moqueur et grand rire intérieur. Voici une piste qui me convient. Autant la partager !