03-Rencontres octobre2011


Au tableau d'honneur des rencontres australiennes, le wallabi aux grandes oreilles, immobile pour ne pas être repéré ! Plage de Broome, on y roule, on s'y prélasse, les australiens sont super équipés.


Mi octobre, j'arrive en avion à Broome, côte ouest. Plat pays à la terre ocre-rouge. Accueil en latérite ! Plages de sable fin, certains espaces sont accessibles aux voitures, d'autres réservés aux chameaux baladant leur lot de visiteurs chaque jour en saison. Le voyage reprend avec ces belles rencontres.

Rencontre patriotique. Soirée détendue sur la plage. Dès le premier soir nous rencontrons de jeunes français Elodie et Romain, Guillaume et Alex, étonnés par la plaque 69 de notre véhicule. Occasion d'en apprendre plus sur les conditions d'accueil des jeunes étrangers venus travailler en Australie. Ils sont unanimes à reconnaître l'atout de la confiance. Le patron explique le travail, montre les outils et fait confiance dès le début. Leurs différentes expériences dans la construction, la charpente, la vente, le lavage de voitures, la restauration, etc, convergent. Et ils apprécient fortement cette ambiance. Travailler trois mois dans les fermes aux travaux de récolte permet de prolonger la durée du visa. Ensuite viendra le voyage. Condition numéro un, avoir un véhicule et pouvoir y vivre sans frais. L'astuce est de trouver des endroits gratuits pour passer la nuit car partout les panneaux mentionnent "no camping". La police n'est pas accommodante. Carnarvon, rencontre d'Anaïs et Sébastien, la Beaujolaise et l'Angevin ayant quitté Paris pour l'Australie. Quelques jours encore dans la cueillette des fruits et des légumes, avant les vacances !

Rencontre de coeur. Maria, médecin espagnole croisée deux fois au Népal, est dans les parages. Elle est seule dans la "station", vaste domaine d'élevage extensif de bovins. Nous allons la retrouver dans la ferme où elle travaille : nourrir les petits veaux, les poules et les canards, surveiller l'arrosage permanent des pelouses jouxtant l'habitation principale, garder la maison en quelque sorte.



Bientôt la station se remplira pour le regroupement des troupeaux. L'hélicoptère guidera les opérations vers les pacages où les animaux seront sélectionnés. Les veaux de deux ans seront expédiés par bateau vers l'Indonésie. Maria attend une amie pour rejoindre Sydney, revendre son "van" (son véhicule) et préparer sa prochaine étape en Nouvelle Zélande.


De bons moments passés ensemble : observer un lézard gonflant ses oreilles comme des voiles, faire trempette dans la piscine, préparer les repas, refaire le monde sous les étoiles...

Nous croisons un contrôleur vétérinaire : quels produits et en quelles quantités sont administrés aux bêtes ? Quel est l'état des troupeaux ? Il va de ferme en ferme effectuer ses relevés. On ne badine pas avec les contrôles sanitaires ni avec la quarantaine. Un animal malade et c'est tout le troupeau qui est isolé, voire éliminé.
Un travailleur agricole, appelons le Bob, la cinquantaine. Il vient de passer six ans dans une exploitation bovine et n'a pas été payé depuis dix mois. Il s'en est aperçu au magasin local lorsque la caissière lui a dit que sa carte n'était pas approvisionnée. Relations devenues difficiles avec le patron qui venait d'acheter du matériel agricole. Souhaite changer d'horizon et espère quand même récupérer son dû. Broome lui semble être une trop grande ville. Il aime le bush, les fermes, les vastes espaces isolés.


Rencontre de sauveteurs. Panne de batterie en rase campagne sur une piste où, la veille nous avions croisé quatre véhicules et oublié d'éteindre les phares ! Petit matin "sans jus". Je m'installe en bord de piste avec mon beau gilet fluo et un bouquin. Deux heures plus tard, passage d'un Toyota. Chance, ce sont deux gars qui reviennent de leur semaine de travail pour prendre leur congé. Bonne ambiance, nous avons les câbles pour raccorder des batteries. Essai sur la première, rien, essai sur la seconde et hop cela redémarre. Soulagement ! Nos deux compères sont joyeux, eux aussi. "Ma grand mère me disait, fais une bonne action chaque jour. J'aurais commencé tôt aujourd'hui !" L'aborigène est resté plus silencieux. Nous leur offrons de petits cigares, ils sont touchés et repartent avec de grands signes.



Rencontres de voisinage. Au sud de Nigaloo, dans la baie Lefroy, après une centaine de kilomètres de piste, nous allons chercher une clé d'accès à un campement autorisé en bord de plage. Plage déserte ou presque. Mal et Win passent trois mois dans ce bout du monde isolé. Equipement australien efficace : roulotte, auvent doublant leur surface de vie à l'abri de la canicule, générateur pour entretenir un congélateur, avoir un peu d'air climatisé et la lumière nécessaire. Win, née en Nouvelle Zélande, peint, Mal pêche un peu. Ils se baladent et se baignent chaque jour. Nous partageons deux soirs de suite un apéro puis une tasse de thé. C'est comment la vie en Australie ? Nous en apprenons un peu plus sur les valeurs, les coutumes et l'art de vie australien. Win a créé deux chapeaux festifs.


Justine, au Centre des Arts de Carnarvon répond à nos questions. Il y a cinq tribus dans les environs et les artistes peignent chez eux sans trop de support collectif. Elle choisit les oeuvres en accord avec un conseil communautaire. Elle est en contact avec des Galeries d'art car certains artistes sont exposés en ville et dans d'autres régions. Equilibre délicat entre les talents à développer et les attentes des acheteurs.