Conduire en Amérique centrale
Je pensais que les Mexicains étaient de très mauvais conducteurs - je n'avais encore rien vu - selon nos standards occidentaux de conduite, les Guatémaltèques et leurs voisins conduisent en fou, encore pire que les Mexicains;  que les lignes (quand il y en a) sur la route, soient simples ou doubles, on dépasse aussitôt qu'il y a quelqu'un devant soi, que ce soit dans une courbe ou non, qu'un autre véhicule s'en vienne ou pas - si un autre véhicule vient en direction opposée, il doit se tasser sur l'accotement pour éviter l'accident - les pires conducteurs sont les chauffeurs de bus, microbus, chicken bus ou collectivos - aucun respect pour les autres et encore moins pour les piétons.  Donc, il faut conduire à la fois de façon aggressive et défensive tout en ayant des yeux tout le tour de la tête.  Elisabeth me donne un super de bon coup de main avec sa vigilance omniprésente.  Tout un sport, toute une expérience!!!  Les assurances automobiles sont inexistantes au Guatemala, El Salvador, Honduras et Nicaragua (on vient tout juste d'instaurer le système - que vaut-il???) - alors, il ne faut pas faire d'accidents, c'est simple...  Ca fait quand même assez bizarre de conduire en sachant que si tu as un accident, tu es en trouble pour un bout de temps, car personne ne t'aidera - au contraire, on va te donner le plus de soucis possibles jusqu'à temps que tu craches assez d'argent pour satisfaire l'autre partie, même si ce n'est pas toi qui est dans le tort - et là, je ne parle qu'un d'un accident matériel - si tu frappes qqu'un (pire si tu le tues), tu peux te faire lyncher sur place.  Donc, pas d'assurance auto.  Ensuite, le port de la ceinture est obligatoire, mais personne ne la porte, tout comme le casque de moto pour les motocyclistes.  Par contre, si la police t'arrête et si tu ne portes pas ta ceinture, on te le fait payer chèrement parce que tu es un étranger (ça ne vaut pas pour les locaux).  Il y a une multitude de camions en panne sur le bord des routes et tout à chacun est un mécanicien - pour indiquer  qu'il y a un camion en panne sur la route on met de grosses roches en avant et en arrière du camion - le problème, c'est que lorsque le camion repart, les roches, elles, restent sur la route - quand ce ne sont pas des trous, ce sont des roches ou des "topes" ou les animaux vaches, cochons, chevaux, poules....  En plus, les Centro-américains sont très impatients au volant...  Tout un monde!!!     Donc en résumé, pas d'assurance automobile, aucun respect pour les piétons, aucun respect pour les règles élémentaires de conduite et le respect du code de conduite (y en a-t-il un?), utilisation abondante du klaxon, la ceinture, on l'oublie tout comme les clignotants pour indiquer un virage, on conduit très vite.  Autre surprise au poste à essence : si on utilise bien le système métrique en Amérique centrale quand il y a des panneaux les distances sont indiquées en km pourtant, l'essence se vend au gallon (américain)!!! sauf au Nicaragua...  Traverser une capitale relève de la science infuse : les panneaux sont rares voire totalement absents. Managua, capitale du Nicaragua n'a pas de noms de rue, Guatemala city se traverse en demandant plusieurs fois "donde es la calle Martine?" on a pensé à Martine tout au long du chemin puis on s 'est fait un petit panneau "CA9" quand on a trouvé le N° de la route et Elisabeth brandissait son carton vers les camions; ils riaient et nous donnaient les indications avec de grands gestes ! Et voilà, amusez-vous.

Une histoire en l'air !
Vendredi midi 20 avril, sommes sur le parking d'un super marché à la Ceiba (mer des caraïbes) : quelques provisions avant de prendre la route de Trujillo la plus ancienne ville du Honduras, au bord de la mer. Notre idée est de se reposer un peu avant d'aller explorer la réserve de la biosphère de Rio Platano. On ne sait pas encore comment faire mais on y va. Deux femmes s'approchent de Pgaz, les yeux curieux et le contact jovial : "où avez vous trouvé ce Toyota landcruiser ? c'est mon rêve !" dit Ruth. Elles visitent notre cabane et on apprend qu'elles habitent à Truijillo. Elles nous signalent une bonne adresse là bas et nous les invitons à venir nous voir ! 2 heures plus tard nous sommes chez Gunther à la Casa Alemania au bord de la plage, à l'abri des cocotiers. Il y a tout le confort et même une machine à laver. Le soir au repas un ami de Gunther passe, Jon Tomson. Nous sympathisons, il connait bien la région de Rio Platano et nous suggère de partir sans Pgaz, à bord d'un des gros camions  qui rejoignent Palacios par des routes plus ou moins praticables ou par la plage sur certaines portions du trajet. OK. Il se propose même de nous amener lundi à Tocoa, lieu de départ des convois au petit matin.... et nous invite à déjeuner chez lui dimanche midi. OK. Dimanche en fin de matinée, Jon nous fait faire un petit tour commenté de Trujillo avant de passer prendre un de ses amis. Cliff est là, 73 ans, l'oeil pétillant sous son chapeau vert,  il est venu de Tégucigalpa avec son bon vieux Cessna des années 1970. Notre projet l'enchante, il a du temps, aime piloter pour son plaisir.  Il nous propose de nous déposer à Palacios, au coeur de la réserve et... de venir nous rechercher ! OK. Nous sommes tout joyeux de cet enchainement de rencontres facilitant cette plongée dans ce territoire lointain : 45 minutes de vol contre 8 heures de piste ! Nous aurons de bons moments avec Cliff à Palacios : rechercher un gîte, trouver un coin pour manger, un espace sécure pour son petit avion et prendre le temps de vivre tranquillement au rythme local... sans route, ni téléphone, ni internet, ni TV... Ruth, Gunther, Jon et Cliff auront été les maillons de notre incursion dans cette réserve peu accessible...grâce à Pgaz !

Marcher en territoire garifuna
se déplacer dans le territoire de la biosphère de Rio Platano s'effectue en pirogue, en avion (s'il y a un espace d'atterrissage aménagé) ou à pied. Plusieurs petits villages s'enfilent le long de la côte caraîbe, ils sont peuplés de garifunas, descendants des esclaves noirs voici près de trois cent ans. Comment ont ils survécu aux conditions difficiles du climat humide et chaud, des insectes, du peu de ressources, des mouvements inter ethniques, de la guerre civile ??? et aujoud'hui comment survivent ils avec si peu de moyens ? Des écoles, quelques dispensaires tenus par des médecins honduriens formés à Cuba, des liaisons radios pour s'informer, demander au pipante de passer à 3h du matin récupérer l'un ou l'autre au bord de la rive... Deux morts le jour de notre venue : un coup de machette pour une histoire de drogue et une mamie. Notre projet une fois parvenus à Palacios était de d'aller voir l'aire de ponte des tortues géantes à Plaplaya puis de rejoindre Raista, signalé comme étant un "éco village". Voyage en deux temps, d'abord rejoindre en pirogue Plaplaya puis aller à pied à Raista. C'est amusant quand on ne sait pas vraiment où on va : Plaplaya, oui mais qu'y a t-il là-bas ??? la pirogue nous débarque après une heure dans les canaux lagunaires juste entre deux arbres au pied d'une bâtisse sur élevée : on s'assied et on attend un moment. Contacts avec un viel homme placide puis avec une grosse mama des plus enjouée : " ici c'est l'hotel, il y a une cabana pour vous, là bas c'est la douche et les toilettes, je peux vous faire à manger... vous allez à pied à Raista ??? il fait trop chaud, cela prend 5 ou 6 heures. Je peux vous trouver un bateau..."  Bon, on s'installe et on va explorer la plage car ce soir on compte bien voir une de ces tortues venir pondre ses 50 ou 100 oeufs. Sur la plage on rencontre l'équipe de veille des tortures : une bâche en guise d'abri pour prendre soin des oeufs qui sont transférés  ici dès qu'une tortue a pondu. Des rondes toutes les 2 heures chaque nuit. Les oeufs seront surveillés 65 jours avant leur éclosion. Une partie difficile se joue ici pour la protection de ces oeufs très recherchés pour être commercialisés. Pas de chance ce soir là, nous sommes venus trop tôt. Le lendemain nous partons pour Raista : début du trajet par la plage puis on passe la dune et on trouve le sentier de l'intérieur serpentant entre la mer et la lagune : les  villages se succèdent sans que l'on sache bien dans lequel nous arrivons. La "route" sert à tout : aire de jeux, passage de vélos ou piétons. Salut de la main, échange de quelques mots, sourires, étonnement,... on croise de tous les âges. Le hamac est accroché sur le devant de la cabane ou en dessous à l'ombre des pilotis car la plupart des habitations sont sur élevées. La cuisine est séparée, sorte de gourbi fumant avec son "évier" extérieur : une planche devant la fenêtre retenue par un poteau, on y lave la vaisselle, on rince les gamelles, les poules viennent s'y servir... Le robinet est dehors avec sa pompe manuelle pour tirer l'eau. Les lessives quotidiennes sèchent  sur les clôtures, sur les arbustes. Comme les enfants ont un uniforme pour aller à l'école, on voit sécher les chemises blanches et jupes ou pantalon marines ! Le repas se compose invariablement de riz, haricots rouges et bananes plantains. Peu de maïs, pas de légumes verts et parfois du poisson archi cuit ou un peu de poulet. Il n'y a pas de différence entre le matin, le midi ou le soir et les chiens faméliques rôdent autour, à l'affût du moindre reste. 

Impressions de Todos santos
Vivre quelques jours dans une famille, aller à  l'école, régler les petits problèmes de la vie quotidienne, faire le marché, retrouver une connaissance au fin fond du village... autant d'occasions de vie dans Todos Santos. Quelques impressions à partager avec vous. La langue mam (une des 22 ethnies indiennes de cette région) est parlée par l'ensemble des gens et il y a maintenant près de 200 profs de mam alors que 20 ans en arrière ils n'étaient qu'une poignée. Les femmes sont au travail à la journée longue : 4h30 ou 5h, c'est le début des travaux culinaires : couper le choux, raper les carottes, façonner la pâte de maïs pour que les tortillas soient prêtes en quantité suffisante pour nourrir la grande famille et aller vendre à l'arrêt des micro bus puis au marché les petites quésadillas à un quezal (0.15 centimes) la pièce. Ensuite c'est la corvée quotidienne de lavage dans le grand évier en ciment à trois bac. Cet évier est un plus au niveau du confort de vie, plus besoin de s'accroupir au bord de la rivière pour les familles raccordées à une canalisation... en état de fonctionnement ! On voit de ces éviers à trois bacs dans le moindre village du Guatémala, le bac central servant de réserve d'eau s'il faut aller la chercher au seul point d'eau local. Après les grandes lessives, on étale le linge et les gosses sont mis à contribution pour grimper dans tous les coins possibles : grillages, murets, tôle du toit, buissons, piles de bois... Puis on balaye, et on balaye, et on balaye... il y a tant de poussière venant de la piste ou de la ruelle crasseuse ! Les maisons les plus modestes en terre battue avec leurs murs en "adobe" (briques de terre séchée au soleil) sont encore plus difficiles à entretenir... tout colle au sol après l'humidité de la nuit. Le travail quotidien comprend aussi l'épluchage du maïs séché pour extraire chaque grain, l'apporter au moulin, faire la queue et revenir avec sa cuvette sur la tête, remplie de la pâte à tortillas ou tamales. Si la tortilla est une petite boule applatie "a la mano" avec dextérité (j'ai essayé et franchement ce n'est pas évident au premier abord, Martina riait de me voir incapable de lancer ma tortilla d'une main à l'autre un peu comme un pizzaloïo !), la tamale est faite de la même matière mais la pâte est moulée comme une saucisse puis entourée d'une longue feuille fraîche, elle sera bouillie une bonne heure. Ce sont les deux éléments de base de l'alimentation quotidienne. Les "plus" sont les plats de riz agrémentés de sauce "con mole", ou des haricots noirs en purée ou encore des pommes de terre bouillies. Pas de différence entre le matin, le midi ou le soir. La famille se rassemble autour des chaudrons assis ou debout. C'est un moment d'échange, de rires, de consignes données aux enfants...on nourrit aussi celui qui passe comme Alessandro l'innocent du village avec son bon sourire et ses mains expressives car il ne sait pas parler. Du repos ensuite ? non, on va tisser ces fameux huipils, pièce centrale du costume féminin et col des vestes masculines. C'est un tissage effectué en bandes de 30 ou 50 cm. La femme est assise avec une lanière dorsale assurant la tension avec l'accrochage en hauteur du "métier" à tisser. Chaque poutre ou crochet en hauteur fait l'affaire. On voit les femmes tisser sur le bord de la maison, dans leur échoppe ou à l'extérieur. Les pelotes de laine sont un régal des yeux : toutes les couleurs se fondent entre leurs mains et révèlent peu à peu les motifs traditionnels qui vont constituer le plastron de leur corsage. La partie brodée sera fixée sur deux bandes  latérales également tissées mais en coton. La coupe du corsage est "au carré" car il faut pouvoir porter sur la tête les cuvettes, corbeilles, paniers et multiples charges du quotidien, donc pas d'enmanchures. Sur la tête les femmes portent un fichu pour les plus âgées souvent sous le chapeau de paille typique de Todos Santos. Le même chapeau est porté par les hommes et les femmes. Mais une autre coutume est de porter sur la tête le fichu plié en quatre pour se protéger du soleil quand il n'y a pas besoin de l'utiliser pour ramener quelque chose du marché... ou transporter le nourrisson. Souvent on voit une femme avec le petit dans le dos, le moins petit lui tenant la main... et un autre petit "à venir" dans sa large ceinture ! sans oublier la charge portée sur la tête. C'est un miracle d'équilibre, de courage et d'énergie que de mener de front autant de choses !

Images mexicaines
Les gens : contact facile, volontiers aidants et souvent souriants. Biensûr nous avons rencontré deux policiers cherchant la petite bête autour de notre cheval ailé... après une tentative infructueuse sur notre plaque d'immatriculation et après avoir  tourné toutes les pages de la bible du parfait représentant de la loi, voilà qu'ils nous font comprendre "que rien ne doit dépasser à l'arrière du véhicule" et "que nous devons mettre nos deux roues de secours à l'intérieur"... grand rire de notre part, une tape sur le dos du plus conciliant et on se retire vite fait. Ils n'ont pas insisté... franchement ?!?!
Les gens, ce sont aussi les nombreuses rencontres le long de la route : petits commerces, on devrait dire "tout petits commerces" vendant trois sacs de chips, deux bananes ou trois tortillas fraiches. Tous les petits estancos nourrissant le passant sous les arbres ou au carrefour de soupes fumantes, tacos, quesadillas, pollo rôti, maïs quasi carbonisé, oranges fraichement pelées, lait de coco, assortiments de fruits colorés, galettas, popcorn...il y en a pour tous les goûts.
Les hommes : au début de notre séjour (Baha California côté Pacifique) il me semblait que seuls les hommes se distinguaient par l'immuable sombrero vissé sur le crâne en toutes circonstances et par leurs moustaches allant de la fine ligne au poil dru ou encore à la foisonnante toison façon Emiliano Zapata !
Les femmes : si la mode occidentale vise à changer de tenue à chaque saison, au Mexique dans le Michoacan, le Chiapas ou le Yucatan la mode change de village en village... ici ce sont de grandes tuniques rouge vif, là une jupe noire dans un tissus épais, le même tissus que les hommes portent dans une sorte de chasuble, cette lourde jupe noire est agrémentée d'un corsage en satin à l'encolure brodée, le tout rehaussé par une large ceinture colorée bien pratique pour serrer son porte monnaie.  Jeunes ou moins jeunes les femmes sont vêtues de même. Ailleurs la jupe droite est garnie de rubans colorés sur les hanches. Dans un autre village ce sont les châles brodés qui font la signature commune... de la sortie de l'école au marché, l'unité se décline à toutes les tailles.
Beaucoup de monde dans les églises et à toute heure, une grande dévotion pour la vierge de la Guadeloupe, sainte patronne nationale. Et Chamula, une église particulière près de San Cristobald de las Casa : pas de sièges, tous les saints possibles alignés sur les côtés dans leurs guérites vitrées, des aiguilles de pin en guise de tapis de sol et les fidèles installés seuls ou en petits groupes autour de leurs bougies plantées à même le sol en rangées serrées. On récite des prières, on gratte le sol pour enlever la cire, un petit coup de coca cola, on sacrifie un coq, on donne le sein, une heure, deux heures, le temps passe... mais ne venez pas le mercredi à l'église, c'est un jour de mauvais présage.
Les militaires : de nombreuses casernes disséminées le long de la route et... des "militar controles" assez régulièrement lorsqu'on change de province, aux abords des grandes villes. Mitraillettes au poing, chicanes, planche à clous... tout cela pour rechercher de la drogue. On a remarqué que les voitures sont plus souvent arrêtées dans le sens sud nord. Mais quelle est l'efficacité de ces contrôles ?
Le marché, lieu de vie animé avec ses étals permanents et ses petits vendeurs, le plus souvent des femmes présentant leur panier de beignets, de farçis, de cactus finement découpé, leurs bouquets d'herbes ou épis de maïs... dès le petit matin on les croise bien chargées à pied ou montant dans le "collectivo" (taxi collectif).
Les transports en commun : il y en a partout, depuis les gros bus climatisés inter-villes, au autobus urbains, aux "collectivos" (mini bus taxi collectifs de 6 à 10 personnes)... on lève la main et il s'arrête pour vous embarquer. En campagne ils sont relayés par les "vélo-porteurs" : vélo avec deux sièges à l'avant, il faut pédaler fort dans les côtes si vous avez de gros clients !
N'oublions pas le cauchemar des conducteurs au Mexique : les fameux "tope", joliment appelés "réducteurs de vitesse" ou "vibratores" ou encore "sensibilisatores"... si vous en manquez un, c'est le vol plané et toute la carcase du véhicule en prend un coup. Certains sont annoncés, mais il faut le plus souvent les deviner... à temps ! Certains tronçons d'auto pista en sont également dotés. Point de salut sans doute sans ces fichus "topes". Des petits vendeurs en profitent pour proposer leurs services, d'autres s'installent aux premières loges pour un spectacle hélas bien répétitif. En fin de journée, nous sommes contents si nous les avons tous repérés à temps...  Jacques se tire très bien d'affaire avec tous ces boudins de chemin
Les touristes : rarement seuls, munis de l'équipement standart (chapeau, pocket ou sac à dos, bouteille d'eau à la main, appareil photo en ventrale, super sandales ou tong, jean, short ou jupe longue), hésitant sur l'itinéraire, attablé avec le Herald Tribune, penché sur un étal d'objets artisanaux, concluant un achat ou repoussant les petits "vendeurs de tout" (bracelets, bonbons, cigarettes, gâteaux, boissons, batteries...)

Vie animale
Ce qui frappe tout d'abord ce sont les meutes de chiens errants et les norias de vautours aux alentours des villes ou des villages, les décharges sont à ciel ouvert et les voraces s'en délectent. Les chevaux font partie du quotidien, ils transportent de fiers cowboys au sombrero clair, ils paissent le long de la route, ils ramènent des charges de bois fraichement coupés. Les ânes en liberté ou attachés mais toujours attachants... on pense à Jo qui les aime tant et au site www.bourricot.com qui dit tout sur eux ! Les singes hurleurs de Yaxchilan, dérangés par notre excursion en haut des ruines en pleine jungle sombre et moite : passage au complet de la tribu sautant d'arbres en arbres à 20 mètres du sol, bruissement de feuilles, cris, bousculades, petits et grands sont passés aussi agiles les uns que les autres. La petite grenouille beige sortie de la douche hier soir. Elle s'est nichée sur le bord de la glace au dessus du lavabo, le miroir reflète sa gorge palpitante. Les termitières de Villahermosa, je les imaginais au sol et les voici au creux des branches d'arbres ! Les fourmis de Toninan : gigantesque trace au sol traversant toute la place, sentier des ouvrières mille fois emprunté que le pas des visiteurs n'arrive pas à perturber. Le serpent de Xochicalco,  ce site aux influences mélangées (toltèque, olmèque, zapotèque, mixtèque et altèque) recèle un temple intact vénérant le serpent à plume. Quatre d'entre eux ondulent en symétrie à la base du temple, laissant quelques places aux dignitaires entre leurs volutes. Premier site visité  au sud de Mexico et choc en fin de visite : se retrouver face à face avec un vrai serpent sans plume cette fois ci, la tête dressée au bout de ce long corps jaune et gris... intense moment d'observation mutuelle. Le crocodile au raz de l'eau brune, on pensait voir un tronc flottant mais voici qu'il a des dents, deux orbites occulaires attentifs et une succession d'écailles qui se dessinent peu à peu.Les tortues en cascades les unes sur les autres se chauffant au soleil. Le passage éclair sur le goudron d'un iguane vert. Les pélicans sérieux et appliqués plongeant cent fois, restant la tête sous l'eau le temps de filtrer leurs deux  vessies gonllée comme des ballons à l'abri des mouettes voleuses qui n'attendent qu'un éclair pour chiper la pêche pélicanteuse. Les boeufs cornus du Tabasco qui broutent les nénuphars pateaugeant en plein marais, véritables bovins amphibies. Les pique boeufs immaculés fidèles compagnons des bovidés. Et les chauves souris éblouies par la torche dans le dédale de Yaxchilan, deux mirettes dorées dans un corps grenat nacré la tête en bas comme il se doit, prêtes à fuir l'intrus.

"Mexicoooo", premières impressions
Avons choisi d'entrer au Mexique par TECATE, une petite douane loin des longues files quotidiennes de TIJUANA. Et cela fut court, 45 minutes chrono :  poser son véhicule (le plus long est parfois de trouver une place de stationnement et d'éviter un ticket/PV malvenu en guise d'accueil), se présenter à l'immigration (formulaires et tampons), chercher une boutique pour les copias/photocopies, passer à la banque régler les droits d'entrée, revenir à la douane en ayant collé la vignette au bon endroit... et nous voilà en terre mexicaine avec toutes nos interrogations : comment cela fonctionne t-il ici ? Ouvrir grands les yeux pour détecter à temps les ALTO (stop/arrêt) ou les TOPE (ces boudins casse-ressort pas toujours annoncés) tout en trouvant notre chemin vers la route 1.
Aborder un nouveau pays, c'est un peu un apprivoisement mutuel, quels sont les codes, les présupposés, les habitudes des gens ? comment va t-on s'entendre/se comprendre ? comment va t-on régler les petits problèmes du quotidien : acheter de la nourriture, trouver un endroit pour dormir, poster du courrier ou téléphoner, trouver le lieu que l'on voudrait bien visiter malgré l'absence de signalisation, etc... C'est aussi accepter des contraintes arbitraires comme ces barrages militaires le long des routes (tous les 300km). C'est aussi être surpris par ces gigantesques décharges de voiture aux abord des villes. On apprendra un peu plus tard que le gouvernement donne une subvention pour le regroupement de 1000 carcasses : un compresseur/comprimeur de tôle vient les réduire et les évacuer ; ce qui représente un mieux par rapport aux années antérieures lorsque les véhicules accidentés restaient au bord de la route.
La route, ce sont aussi ces multiples petits autels fleuris, ces croix agrémentées de couronnes mortuaires qui rendent hommage aux morts, triste écho aux panneaux de signalisation, "dites-le avec des fleurs".
Aborder le Mexique par cette péninsule, c'est aussi découvrir la présence des "autres californiens", ceux du nord qui viennent ici chercher des espaces sauvages, une mer plus chaude et des endroits dédiés au surf, à la pêche ou au farniente. Il n'y a plus les gros autobus (RV super équipés), les nords américains qui viennent sont plus "sportifs" et la taille des caravanes diminue plus on va au sud. La plage de la Ventana, paradis des surfeurs est totalement occupée par des véhicules venant des USA ou plus encore du Canada. Chaque espace est optimisé : à côté du véhicule, une autre tente pour abriter les équipements, devant l'habitacle, un large tapis et tout ce qu'il faut en sièges, glacières etc... aux premières loges pour suivre les ébats des surfeurs et skysurfeurs. De grandes corolles aux couleurs vives sont gonflées à bloc par les rafales continues des vents marins...sur la plage, pas l'ombre d'une famille mexicaine. On croisera au retour vers La Paz des familles s'étant installées au bord de la route avec tout ce qu'il faut pour un pique nique dominical. Les hommes se distinguent par leurs impressionnantes moustaches et leur grands chapeaux blancs vissés sur la tête, style chapeau de cowboy. L'autre élément familer du paysage ce sont les aigles et vautours, ils nous suivent depuis la frontière, en effet les multiples décharges à ciel ouvert sont autant de réserves à nourriture. Une nouveauté côté cactus : les cirios, grandes silhouette élancée avec un petit toupet sur le top. Des arbres super résistants, les éléphants, poussent et se développent sur des rochers ou dans des zones sablonneuses avec leurs troncs dorés et leurs formes parfois dramatiques à l'extrème. En ville, les bougainvillés rivalisent de taille et d'intensité entre le rouge, le fuschia, l'orange, le mauve. Parfois leur splendeur s'étale sur un chantier de construction délaissé en cours de route ou sur un cabanon de bric et de broc qui a sa machine à laver à l'extérieur avec remplissage au tuyau. Que seront les prochaines découvertes "sur le continent", un autre Mexique ? pour le moment celui-ci donne une envie d'y plonger un peu plus profondément ou d'y revenir.

Les fameux "cadeaux" de Noël ...
N'avez vous jamais été à court d'idées pour cette tradition que les uns concrétisent début décembre avec saint Nicolas, ou le 25 avec Santa Claus alias Père Noël, ou encore plus tard le 6 janvier au Mexique avec le départ des rois mages ? Voici une sélection totalement arbitraire présentée par grands domaines pour ne pas perdre le fil :
des cadeaux utiles n'est ce pas : une jauge à pluie, un caddie à skis, un aspirateur à cendres, des lunettes anti-vent, un support papier toilette avec branchement iPod incorporé, un sac à dos audiophonique, des bottes de cowboy avec fermeture éclair, des pantouffles à lampe frontale, un tapis de golf domestique avec variateur de difficulté, un parapluie à 7 positions, un crayon-stabylo à traduction immédiate, un chapeau de poche, un projecteur à constellations,
au rayon maison : un palmier de Noël pour mettre plus de cadeaux sous l'arbre, un pommeau de douche coudé à 90°, des coques pour lavage de soutien gorge/brassières, une poubelle à ouverture infrarouge, un sac à bûches, un support à cravates motorisé, une couverture à poches, des oreillettes individuelles chauffantes, un spa portatif, des gants anti fongiques, un stop-voiture pour le garage, un ouvroir à bracelet, un détecteur de balles de golf,
côté cuisine et gastronomie : une fontaine à deux chocolats (noir-blanc), un fusil à marshmallows, un pot à mariner programmable, une vino-valise à roulette pour 6 ou 12 bouteilles admissible en cabine, un distributeur de céréales programmable pour 4 à 8 personnes,
sans oublier les animaux de compagnie : un escabeau à chien, un bonnet de douche pour chat, une littière autonettoyante à piles, une niche avec terrasse, un tobbogan de piscine pour chien, une fontaine pour chat, une ceinture de sécurité pour chien, un sac de transport climatisé pour chat, une cage à roulette, des lunettes pour chien, un sas à chat climatisé, une rampe d'accès pour que le pitou monte dans le pick up sans se fatiguer...
est ce que cela vous donne des idées ? la liste est ouverte !

La VIGNE en Californie
Napa Valley a gagné ses galons il y a une vingtaine d'année en remportant un concours international à Paris. Mais ce n'est pas la plus ancienne ni la plus grande des vallées viticoles de la Californie. A une heure de route au nord est de San Francisco commence le chapelet des vignobles. Les domaines se présentent par leurs cépages : pinot noir, petite syrah, cabernet sauvignon... Les vignes sont plus hautes sur pied qu'en France, certaines ont un treillis métallique en corbeille élargissant ainsi l'exposition au soleil. L'irrigation est de mise. Des tourelles dressées au milieu des rangs munies d'un gros ventilateur sont censées déjouer les risques de gel. Les pratiques de taille de la vigne varient d'un domaine à un autre, certaines sont déjà taillées d'autres ont compris qu'il faut attendre février pour éviter une repousse précoce. Il y a peu de cave et le vin vieillit soit en cuve soit en tonneaux dans des entrepôts climatisés. Un des problème est le taux élevé d'alcool. Une société a développé une méthode de désalcoolisation du vin. Certains domaines y recourent pour une partie de leur récolte. Le journal Les Echos du 18 octobre traitait de ce sujet et mentionnait de telles pratiques en France. Y aura t-il bientôt du vin à 9 degrés ? La maison Taittinger a acquis un domaine il y a une quinzaine d'années à Carneiros, à proximité de San Francisco et nous avons  dégusté de délicieux champagnes en terre californienne ! Nous ne pourrons pas attendre nos prochains visiteurs pour boire notre bouteille souvenir ! Il y aura d'autres bonnes bouteilles ! Avec le bon vin, se développe le bon fromage : à Sonoma, vallée mitoyenne de Napa nous avons trouvé un artisan fromager : quel régal de manger du fromage vieilli dans de bonnes conditions.

Les ARBRES
Grands ou petits, jeunes ou vieux, solitaires ou démultipliés en forêt, les arbres jalonnent le paysage ou bien se font si rares (désert) que de les revoir est une vraie fête. Dans les vastes  plaines ils créent l'intimité autour d'une ferme ou d'un logis. Battus par les vents, ils résistent le dos courbé et protègent ici quelques vaches, là un cours d'eau parfois sec ou encore marquent une limite de territoire. En zone urbaine ils se régalent dans les petites rues d'habitation, on les surprend à touche touche, "salut vieille branche" formant une voûte d'un trottoire à l'autre. Tout secs transformés en poteaux électriques ou entaillés comme il faut pour laisser passer les fils, ce sont encore les arbres. Et les couleurs ! L'automne joue les feux inoffensifs des peupliers, bouleaux... et nous ne sommes pas au Québec pour jouir du feu des érables ! Mais il y a aussi les irréductiblement verts à longues ou courtes aiguilles avec leurs tapis de sol aux tons roux comme des fougères sèches.  Et parfois on se retrouve minuscule devant des géants, les séquoias de Yosemite s'élancent de 90 à 120 mètres. La médiocre qualité de leur bois les a sauvé des coupes forestières. Ils sont grands mais peuvent se briser, le vent peut les mettre à terre. Leurs racines s'étalent en surface mais pas en profondeur. Trop hautement perchées on ne peut pas voir leurs "cocottes". Elles tombent après 20 à 30 ans sous l'action de minuscules insectes parasites qui viennent sucer leur sève. A terre les écureuils se régalent et replantent dans leurs caches alimentaires les petites graines. Une sur un million donnera un nouveau séquoia. Pacte vital, quand le plus grand a besoin du plus petit pour sa survie. La nature fourmille de tels exemples.
Chaque région a ses dominantes, la Californie est fière de ses eucalyptus aux fleurs rouges, beiges ou oranges. En plein vignoble il n'est pas rare de voir de beaux arbres se faire une place au milieu des pieds de vigne. Les vignes sont souvent bordées d'arbres ou protégées de la route par de belles rangées de chênes ou d'oliviers. La mairie de Sonoma (équivalent de Beaune en Bourgogne), soigne particulièrement un eucalyptus géant au milieu du square municipal. Et les villas aisées de Los Angelès ont un faible marqué pour les cyprès. Drôle de paysage, des palmiers, des cyprès mettent des notes d'humour au dessus des clôtures.

Thanksgiving au camping de MALIBU !
Aujourd'hui commence le long week end de Thanksgiving (3eme semaine de Novembre) et le camping est plein. Cette fête marque la reconnaissance pour les récoltes de l'année. Les familles sont arrivées hier soir avec les mobiles homes et roulottes taille XXXL. Depuis midi, partout la cuisson de la dinde est en route : ici dans une grosse marmite, là dans un four portatif taille dinde, ou encore dans le barbecue. Chacun a fait sa provision de bonbonnes de propane, de bière et de sucreries. Angélina au super marché RALPHS en avait marre de servir des dindes tous ces derniers jours, "I hate turkeys" ; Jac l'a bien fait rire avec sa demande de filet mignon et  noix de pétoncles ! On ne se refuse rien ! pour une fois

Les nouvelles... de VOUS !
Vous n'imaginez pas le plaisir de recevoir des nouvelles de vous ! Certains pensent qu'ils n'ont "rien à dire de particulier" sous prétexte qu'ils ne sont pas en voyage ! Non mais, ça alors ! Ce n'est pas parce que nous écrivons quelques textes dans ce site sur des contrées qui ne sont pas familières que cela "dépasserait" en intérêt ce que vous vivez ! Cela fait du bien de partager un bout de vécu du Canada, de France ou de Suisse ! Cela fait du bien de savoir où vous en êtes dans les saisons, les changements, les grandissements et évolutions multiples de la vie ! C'est un délicieux cadeau que de recevoir de vos nouvelles... C'est comme une conversation dans sa langue, un petit café pris ensemble dans un bistrot familier, un retour aux sources, une complicité qui s'entretient  avec les petits et grands moments de la vie ! Par ailleurs cela permet de penser à vous "avec actualisation" ! Pour moi les différentes fêtes de l'année 2006 qui ont commencé le 21 janvier chez Anne et Hervé avec cet anniversaire surprise concocté par Jacques et quelques fidèles complices, puis le 18 et 19 mars à la Croix Rousse, le 26 mars à Genève et le 1er Avril à Paris chez Claude puis les invitations québécoises et la rencontre de la gang de la cabane du 22 mai , le week end en canot des 2 et 3 juin sont autant de moments privilégiés qui me réjouissent encore : que cela était bon de se revoir, de se retrouver parfois après plusieurs années ou de se rencontrer pour la première fois aussi, de faire la connaissance de vos enfants... J'ai tout cela en moi et c'est une immense richesse. Chaque jour les pensées s'envolent vers vous et les dialogues s'amorcent ! Alors, on actualise les nouvelles des deux côtés... et vous faites un petit coucou de temps en temps... combien j'aime vous lire !

Des COMMENTAIRES ?
Nous avons reçu une suggestion, celle d'introduire plus de commentaires sur notre voyage, de prendre en quelque sorte du recul et d'exprimer les reflexions qui nous viennent sur ce que nous observons. La première source de commentaire naît avec la comparaison : on compare un mode de fonctionnement observé ici avec un terrain connu antérieurement, le plus souvent dans son pays d'origine la France pour moi et le Canada pour Jacques. Nous avons remarqué combien cet angle de vue est sensible ... entrainant des réactions du type : "c'est toujours mieux ailleurs" ou "vous portez atteinte à notre identité" ou "il n'y en a que pour..."
Donc la fonction primaire de la comparaison ne semble pas très constructive sauf à y mettre de l'humour et de la délicatesse.
Partager nos réflexions signifie souvent exprimer des questions, des étonnements vis à vis desquels il nous faudrait disposer de connaissances complémentaires. Par exemple un constat, dans des villages indiens les maisons semblent le plus souvent "négligées" au regard des canons habituels en la matière : c'est "la zone", un frigidaire est abandonné d'un côté, des meubles cassés sont restés en chemin, un stock de vielleries s'amoncelle devant l'entrée, des véhicules semblent abandonnés...nous avons fait ce constat tant au Canada qu'aux Etats Unis. Parfois ce sont quelques maisons dans une rue qui se signalent de la sorte. Façon de marquer son territoire? manque d'intérêt ? mode de vie ?  ... il faudrait creuser par le questionnement et les recherches pour tenter de cerner les choses et en parler d'une façon honnête. Car il y a aussi des territoires indiens d'une toute autre allure comme à Hasselton (nord de la Colombie britannique), donc le sens à donner à cette observation doit être approfondi.Tout un travail de reporter ou de sociologue, sinon ces observations passeront pour un regard négatif sur une réalité méconnue. Nous mesurons en chemin toute notre ignorance et nous n'avons pas les ressources documentaires permettant d'approfondir les choses. Voici les raisons de notre prudence en matière de commentaires, par contre nous pourrions plus résolument exprimer nos étonnements, nos surprises ... et solliciter vos réactions et vos apports sur le sujet !
Concernant les peuples autochtones, nous avons avec nous l'ouvrage dirigé par jean Claude FRITZ publié chez l'Harmattan : la nouvelle question indigène : peuples autochtones et ordre mondial. Un ouvrage "citoyen" donnant des repères sur ces sujets sensibles et combien d'actualité... à lire, l'effort vaut la peine.

Des PHOTOS...
Prendre des photos, pour moi, représente une furieuse envie de partager avec vous ce qui a fait écho, en haut d'un col, à côté d'un animal, en ville, sur un sentier, lors d'un moment particulier... il y a tellement de pensées qui s'envolent vers les uns et les autres. Le quotidien offre bien des occasions de se dire : "tiens, je ferais bien cette ballade avec...", "ces pierres enchanteraient...", "oh, ces arbres, ces oiseaux, ce canyon, ce coucher de soleil...", ou bien "là, un bonnet de douche pour chien ! cela amuserait ...", "la recette de pizza sans four ferait rire..." et clic clac, la tentation est grande de mitrailler pour tenter de réussir une photo "parlante". Bien sûr il n'y aura pas les odeurs de soufre, ni la chaleur dégagée par les geysers du Yellowstone, il n'y aura pas l'immensité de l'étendue du désert du Capitol Reef de cet après midi... il faudrait des yeux de libellule pour capter un 360 degrés ! Ma première envie en photographiant est donc le partage, sans toutefois se donner de mission de reporter car il s'agit là d'un tout autre métier. Combien difficile est le moment de la sélection des 20 photos "parlantes" pour le site !
Ma seconde motivation tourne autour d'une petite collection de panneaux de signalisation à travers le monde : comment alerte t-on le passant devant une école en Jordanie, au Zimbabwe, en Iran, au Canada... un enfant ou deux ? une fille devant ou derrière, avec ou sans cartable, en courant ou au pas... ! que de variantes possibles ! à partir de là, j'ai ai aussi récolté patiemment d'autres panneaux alertant sur la présence de toutes sortes d'animaux jusqu'au plus petit animal, le bousier (3cm).
Je me constitue par ailleurs un petit stock d'images relatives à la création manuelle, à l'artisanat : formes, couleurs, techniques manuelles, outils, silhouettes, matières, cultures locales, ... autant de possibilités de faire jouer ma tête et mes dix doigts avec les moyens du bord pour le moment (quilt, applications, pochettes...) et plus tard peut être des réalisations plus élaborées lorsque je disposerai d'un peu plus d'outils et de place !?
Enfin, quatrième motivation photographique, les "photos souvenirs" qui mettent en piste les acteurs du voyage ! Nous en glissons une ou deux à chaque actualisation pour ne pas vous saturer et vous montrer notre santé !!
Dans tout cela, parfois j'exagère, et Jacques dirait que l'expression est faible : 500 photos au Yellowstone ou à Mesa Verde... "quand même, Elisabeth un peu de retenue, choisis tes prises de vue, donne toi un maxi par jour, regarde avec les yeux, ... fais quelque chose pour modérer ton clic-clac-syndrôme"... J'en conviens et me voilà au travail pour mieux réguler mes envies.

Les OURS
"vous pénétrez dans le territoire des ours", "attention, présence d'ours", "règles à respecter dans cette zone", "les ours et les gens", "il est interdit par la loi de nourrir les animaux, même les oiseaux"... autant  d'alertes et d'explications données tout au long des sentiers, aires de pic nic ou de camping. De nombreux dépliants indiquent comment repérer la présence éventuelle d'un ours, la différence entre un ours brun et un ours noir, leurs réactions potentielles car les ours n'aiment pas du tout les surprises et n'ont qu'une idée en tête... manger. Les ours comme les humains utilisent les sentiers, les routes. Leur flair est bien plus puissant que leur vue ou leur ouïe. Ils iront chercher un tube de dentifrice et ne s'embarrasseront pas de l'épaisseur d'une glacière fermée pour aller y chercher du manger. Donc...règle N°1 les éviter en se faisant connaître à temps, marcher en groupe, ne pas hésiter à faire du bruit, parler, rester calme, se faire connaitre comme "humain", reprendre de la distance, ne pas énerver la grosse bébête surtout s'il s'agit d'une mère avec ses petits...ne pas oublier qu'il est plus fort que vous sur tous les plans (il court plus vite, grimpe aux arbres, saute, plonge, nage...). Donc  je ne vous décris pas tous les scénario, mais de fait les accidents mortels sont rares.
On aura vu plusieurs fois des ours, souvent le long de la route ou sur un escarpement avant de traverser. Le plus surprenant aura été le jeune ours blanc avec son jumeau noir sur un chemin en Alaska (voir photo).  La séquence la plus spectaculaire fut la pêche en rivière à Hyder, extrême sud de l'Alaska, collé sur Stewart, BC. Eh oui Eric, un ours avec un saumon dans la gueule ... c'est le fruit de sa pêche et quelle pêche ! il s'installe dans la rivière au moment où les saumons remontent fraier... embarras du choix, un coup de patte ici, un sursaut là, une prise facile garantie dans les trois minutes. Ailleurs, l'ours attend le saut du saumon qui remonte un rapide pour le choper en vol. Puis il déchire les filets parfois d'un seul côté et abandonne sa proie ... aux aigles, mouettes et autres volatiles patientant sur la berge. Il va, revient, pisse, recommence sa chasse sans s'occuper du reste du monde. Début ou fin de journée, ce sont les moments favorables pour voir un ours "qui a la pêche" !

Les "ROCHEUSES"
Du mythe à la réalité de ce mois de septembre 2006 ; je partage avec Martin, la vision mythique des "montagnes rocheuses du Canada". Pour moi, il s'agissait d'une barrière montagneuse infranchissable, avec des pics, des sommets dentelés se chevauchant les uns les autres du nord au sud. Une sorte de grand barrage devant l'océan Pacifique destination d'aventuriers du grand nord (on devrait rectifier... au grand ouest !). Pourquoi ce mythe ? je savais que mon grand père maternel, Henri Fehr était venu à Banff en 1924. Venu au Québec pour un congrès de mathématiciens, il avait pris le train Canadian Pacific jusqu'à Banff, sans doute a t-il dormi dans l'unique grand hôtel de l'époque, le Fairmont Banff Springs. On retrouve des photos de l'époque dans la galerie de l'hôtel, ainsi que le prix de la nuitée à 3.50 dollars !
Les Rocheuses, ce sont aussi les stations de ski de rêve avec de la poudreuse d'exception comme l'apprécient Jacques et ses amis fana de ski, les jeux olympiques de Calgary...Par contre je n'avais pas du tout en tête la force de la nature ici avec ses rivières puissantes, ses forêts à perte de vue, l'absence de toute habitation.

La SUISSE et les ROCHEUSES
Autre source de surprise : les liens avec la Suisse tout à fait perceptibles dans plusieurs dimensions.
Il a fallu construire une voie ferrée pour relier l'ouest canadien, pas de problème majeurs dans les grandes plaines, mais comment franchir un tel barrage rocheux ? Lorsque la pente dépasse 2,5% et atteint  4% cela signifie que le 15ème wagon se retrouve à 5 mètres au dessus de la locomotive... donc on imagine sans peine les accidents malgré l'ajout de locomotives. La compagnie Canadian Pacific est allée chercher un ingénieur suisse spécialiste des "tunnels en spirale". Lorsque la pente est trop forte, le train pénètre dans un tunnel circulaire qui lui permet de s'élever progressivement quasiment sur place puis de continuer éventuellement dans une nouvelle boucle pour gagner ainsi en altitude tout en gardant une pente à 2,5 %. Le train fait ainsi des 8, on aperçoit ces percées au dessus de la rivière Kicking Horse.
L'ouverture d'un parc national avec l'ambition de faciliter l'accès des montagnes a fait également appel à un autre savoir faire suisse en 1898, celui des guides de montagnes : sauvetage en montagne, conception d'itinéraires, méthodes de formation, choix de localisation et façon de construire des refuges d'altitude, comme au dessus du lac Louise... La ville de Golden célèbre les guides suisses dans un vaste mur peint juste au bord de la rivière. Des chalets ici ou là n'ont rien à envier aux chalets des villages de montagne suisses, pétunias et géraniums inclus ! Il faut aussi voir la rivalité des motels fleuris : blanc/rose à gauche, blanc/rouge à droite et rose/mauve un peu plus loin, juste à la sortie de Radium en entrant dans la gorge étroite qui mène aux sources d'eau chaude ! un vrai feu d'artifice naturel !

HOME, SWEET HOME
Etrange situation de "revenir" dans une maison. Deux semaines à Victoria chez Johanne la fille de Jacques et son mari Sean puis maintenant cinq nuits d'hotel en attendant que Pgaz soit réparé et se sente solide sur ses quatre roues. Finalement une "maison" c'est quoi ? un lieu stable, fixe, avec une hauteur de plafond dépassant le bras tendu, où l'on peut se perdre, avec beaucoup de place, des espaces dédiés à une seule activité : ici on se détend, ici on prépare les repas, ici on trouve tout ce qu'il faut (vêtements, outils, réserves alimentaires, ...), ici on se lave mais c'est dans un autre endroit que le linge se lave et sèche tout seul, ici on fait dodo, etc... entre tous ces "ici" il y a des pas à faire :  couloir, porte, escalier, terrasse, jardin ...
Pgaz a deux espaces internes : assis ou debout et les activités s'agencent pour prendre le moins de place possible. Elles se rendent mutuellement service : la table devient lit, l'évier et le réchaud s'effacent pour devenir étagères, la table décline plusieurs "concerts" : lecture/écriture, bricolage, petite bière de fin de journée, cooking, repas, ... grand luxe : sa position avant ou arrière donne le ton, tantôt "salon", tantôt utilitaire mais elle sait aussi s'éffacer complètement en tenant verticalement tout au fond de la banquette et nous voilà dans le "grand salon" avec un brin de musique + une belle vue, qui dit mieux ?
Alors "home sweet home" quelle sensation entre ces deux extrèmes ? Le vif plaisir d'avoir un toit sur la tête et pas de tente à monter chaque soir ou de cabane à trouver, la règle du jeu du rangement continu de chaque chose sans variante, la sélection drastique des objets vraiment utiles, le choix chaque soir de l'orientation la plus propice de Pgaz pour être à niveau, profiter de la vue et du confort extérieur : douche et repas dehors. Mais la contrainte renouvelée chaque jour de trouver un endroit disponible qui nous convienne. cf TROUVER UN COIN POUR DORMIR
Au final, "revenir" dans une maison de temps en temps fait partie des "vacances dans les vacances", c'est bon de retrouver un grand lit, une grande douche, une grande table, un grand fauteuil... tout en grand quoi  avec l'accueil en plus...  Quand même, dans PGas, je n'ai qu'à étendre le bras et pop, une bière me saute dans la main, sans que j'aie eu à me lever - n'est ce pas merveilleux!!!???

LOGISTIQUE QUOTIDIENNE
Bien du monde se demande comment on peut vivre 24h/24 dans un si petit logement que le nôtre!!!  On se le demande aussi, but so far so good...  Nous vivons dans un "placard roulant" de 5m carré (1m80 X 2m80), soit 54' carré (ou 6' X 9') hors tout incluant rangement, sièges, évier, réchaud, frigo, toilette-douche, etc, qui se réduit encore à à une surface habitable au sol de 2,25m carré ou 15' carré - même pas la grandeur réglementaire d'espace pour une piste de dance achalandée...  La loi Carrez, on l'oublie...  Si vous voulez le cubage, la hauteur moyenne est de 1m90 ou 6'2" - à vous le calcul.  Pas besoin de dire qu'on a beaucoup de difficulté à se perdre dans cette "immensité" conviviale il va sans dire!!!
Donc la logistique des mouvements est à l'honneur.  Ainsi, pendant qu'Elisabeth "roule" le lit et remet en état de service le sallon-salle à manger-chambre à coucher, Jacques prépare le petit déjeuner;  Elisabeth a la responsabilité des lunches;  quant aux soupers (diners en France), les deux voyageurs alternent les semaines - une semaine, c'est Elisabeth qui prépare tous les diners et l'autre semaine, c'est Jacques.  Et normalement, la personne qui prépare le repas ne fait pas la vaisselle.  Donc, il y a à peu près toujours un de nous deux qui est assis, ce qui laisse suffisamment de place à l'autre.  A deux, il n'y a pas de problème - à trois ça doit être un peu plus de calculs - à quatre, c'est à essayer mais il va falloir se faire invisible!!!   Donc, question logistique, Jacques prépare les petits déjeuners, Elisabeth s'occupe des diners et à chacun sa semaine pour les repas du soir;  chacun achète la nourriture nécessaire pour ce dont il a la responsabilité.  Jacques conduit plus souvent et plus longtemps qu'Elisabeth et essaie de remplir sa tâche de "mécanicien" pour le véhicule;  Elisabeth fait l'entretien du véhicule, enregistre les photos, essaie de ne pas se perdre dans les indications routières  et prépare soigneusement la couche à tous les soirs - quant à la douche quotidienne (qu'on prend à l'extérieur depuis le début, T° et endroits retirés aidant) c'est chacun son tour, tout comme chez vous!!!   super simple et logique comme vous le voyez!!!  Si vous avez des suggestions pour nous permettre d'améliorer notre quotidien, il ne faut pas se gêner. 

Faire les courses,
cela semble tout simple de partir faire les courses avec sa petite liste à la main, qui plus est l'alimentaire ! c'est fou ce que les repères de magasinage sont différents d'un pays à l'autre même si l'on sait que les choses essentielles sont toujours au fond du magasin. D'abord trouver un magasin de bouffe donc repérer les noms de marque ou de chaine selon les provinces traversées... vous vous êtes familiarisés avec Loblaw côté est et voilà que 1000 km plus loin, cette chaine n'apparait plus dans le paysage. Ensuite entrer, pas compliqué car les portes s'ouvrent toutes seules mais comment insérer la pièce dans le chariot/caddie : tantôt tout droit, tantôt avec une sorte de clapet ; c'est comme les boites aux lettres, j'ai tourné autour d'une grosse boîte aux lettres cherchant une fente pour glisser mes cartes alors qu'il faut ouvrir un tiroir pour les faire glisser dedans, on a l'air un peu bête lorsqu'on ne maîtrise pas les basiques de chez basique ?  Puis naviguer dans les rayons : se rendre compte que les produits organics ou bios sont mélangés aux autres, ce qui est franchement bien. Rester sans reflexe devant une longue allée entièrement consacrée aux céréales avec des boites grosses comme  3 cartons à chaussures, trouver un pot de yogurt qui ait bonne figure à côté des varaiantes lactées colorées, se passer de fromage blanc, découvrir que les fromages sont toujours dans deux endroits : les cheddars/mozzarella/parmesan sous toutes les formes, âges et couleurs :  en cube, barre, fines tranches, blanc, jaune, orange, fort, doux, vieilli...  pas de crainte pour le côté gustatif, c'est à peu près la même chose. Plus loin il y a en général un autre rayon de fromages avec du brie, des bleus, des tomes, du camembert... pasteurisés, sauf au Québec où on trouve des rayons de fromages étonnants : fromages importés mais abondance de fromages locaux non pasteurisés. Essayer de trouver une boîte de 6 oeufs quand la loi des 12 ou 24 domine le terroir ! Trouver un petit pot de 250 gr de margarine alors que les pots présentés vont de 1 à 3,6kg, oui, 3,6kg gros comme un carton à chaussures. Chercher les Wasa du côté des crackers, dans une allée complète dédiée à la chose craquante, ou à la "boulangerie" avec les pains fraîchement découpés ou encore explorer les produits étrangers pour tomber devant l'étalage convoité, ou demander l'équvalant local, le "ryvita" à prononcer de la bonne façon SVP.
Les légumes sont sous brumisateurs, les fruits à la carte ou pré emballés, tout se pèse à la caisse au moment de payer. La caisse... ici on vous emballe les produits, là on vous facture les sacs en plastique, ailleurs vous emballez vous même vos achats... et voilà que l'on constate nos stratégies opposées : l'un emballe par catégorie (sec, frigo, légumes...), l'autre emballe en équilibrant les poids/volume des sacs. Devinez qui ?

SOURCE DE CURIOSITE,
il ne se passe presque pas de journée sans que nous ne soyons questionnés (avec demande de de photo ou de visite) ou encore hélés de loin par des personnes intriguées par le véhicule ! D'où venez vous ? Comment êtes vous arrivés  avec votre véhicule ? un Toyota diesel ici ? Vous avez fait du sur mesure ? Pas besoin de plus gros ! Il y a vraiment une douche et une toilette ? La cellule communique avec l'avant ? Combien cela consomme ? combien cela coûte ? C'est vraiment un véhicule européen ! Et votre 4X4 est vraiment plus haut que les trailers d'ici ! Pourquoi Toyota ne vend pas cette bête ici ?... on sent passer dans la conversation les pensées les plus intimes de notre interlocuteur autour de la taille du véhicule, de son autonomie (essence/eau/electricité/équipement), des possibilités sur pistes, plages et chemins creux...  "attendez, est ce que je peux chercher ma femme pour qu'elle le voie ?"
Puis l'échange évolue vers le voyage : où allez vous ? ben nous on vient de ... etc

PLOMBERIE,
le plaisir d'être reçu chez les uns et les autres, comme la longue série des toilettes publiques fréquentées depuis 4 mois permet de présenter un tableau détaillé des savoir faire incontournables à maîtriser pour arriver à nos fins  hygièniques : comment enclancher la douche ??? comment taquiner la chasse d'eau ??? comment activer le robinet ??? les uns sont "intégrés" = un seul bouton pour tout régler (débit, température) rond en général mais parfois il est en forme de cigare... faut-il tirer,  pousser, lever, baisser pour que cela démarre ? quels sont les risques sans lunettes, à poil, dans la pénombre du rideau de douche ??? Les autres sont "dédiés" : d'une part un mélangeur et par ailleurs une manette giclante qui fait fuser le résultat droit devant... avez vous repéré l'axe auparavant ou bien fermez vous les yeux en prévision de l'avalanche ??? restent les toilettes... ça alors ! faut il tenir la chasse d'eau ? l'actionner d'un coup et d'un seul ? appuyer sur la pédale... ou simplement se lever pour déclencher la trombe ??? à vous de compléter cette première liste avec vos propres (sic) expériences !

TROUVER UN COIN POUR DORMIR,
à chacun ses combines !
Depuis notre départ d'Ottawa le 19 juin, - et nous sommes maintenant le 30 juillet, - nous avons couché uniquement trois fooois dans des terrains de camping aménagés, le même deux jours de suite;  en féait, on utilise des campings aménhagés quand on a vraiment pas le choix.  Donc, il y a différentes manières de choisir un emplacement pour la nuit.
Classique : le terrain de camping privé ou public. Ils sont très nombreux et leur look n'est pas toujours aussi poétique que leur identité, surtout pour les sites privés qui visent le rendement et sans doute rassurent une partie des voyageurs restant volontiers près de la route avec leurs immenses autobus tractant une voiture ou un bateau. A Homer, le prix d'une nuitée s'élevait à 65 dollars US ! Wi-Fi  et TV satellite inclus... mais en s'installant au hall d'accueil, ou parfois en restant dans le véhicule juste à côté, le wifi marche aussi et c'est gratuit !!!
Rustique : les sites publics respectent des normes d'espace particulièrement appréciables : chaque emplacement est naturellement individualisé comme une petite clairière, avec table à pique-nique et foyer (souvent du bois est mis à disposition) ; on se sent dans la nature et pas chez le voisin. Des toilettes sèches sont disponibles ainsi qu'un endroit couvert pour popoter au sec et se reposer,  pas de douche en général. La confiance règne : chacun met son du dans la petite boite à l'entrée (entre 10 et 15 dollars canadiens pour les sites provinciaux ou les parcs naturels).
Nature : le chemin de traverse sans poteau électrique ni boite aux lettres, la colline des relais radio/TV, les carrières, l'aire de mise à l'eau des canots, les descentes de pont qui permettent d'accéder aux berges,  et dans les zones habitées : le terrain de sport (hormis les fins de semaines), les espaces de lotissements panoramiques... pas encore vendus !  les stations essence si on est vraiment mal pris et que l'étape a été longue, ... avec une prédilection pour le cimetière, c'est toujours hyper tranquille et très rarement fréquenté le soir. A Fort Nelson nous avons  bien fait rire Marielle au Centre d'information étonnée par notre question : "où est  le cimetière ?"

LES MOUCHES,
Jean Paul Sartre est loin mais elles sont très présentes. En France une mouche ne pique pas, elle tourne autour, elle traine, agace et génère des reflexes d'hygiène. Au Canada la "mouche" recouvre toute une gamme de réalités plus piquantes les unes que les autres. Honneur au plus petit, l'invisible brulot (noseehum = on ne le voit pas) qui pique comme une sorte de brulure, ensuite la mouche noire elle se pose et pique fort d'un coup, le maringouin (vulgaire moustique européen) qui sort au coucher du soleil, la mouche de ferme qui pique plus fort encore, puis la mouche à chevreuil qui arrache un bout de peau, le frappe à bord qui tourne autour et attaque en piqué, sans oublier les taons, grêpes, frelons...  Il y a de quoi énerver même le plus tranquille des "mouchards"...

LES POTEAUX ELECTRIQUES
Il y en a beaucoup au Canada puisque la forêt se fait un plaisir à s'exporter en ville et sur les routes.
Les poteaux électriques s'assemblent et se ressemblent ? curieusement ils présentent bien des variétés. Sans aller jusqu'au théâtre de variétés : il y a les pas-de-bras qui travaillent seulement du chapeau, les convertis bras en croix, les porte-faix chargés de 5 ou 6 barrettes, les généraux qui gardent leur dignité à hauteur de 2 barrettes, les répartiteurs avec leurs innombrables bigoudis partant dans tous les sens, les jumeaux faisant front de concert, les XXL dépassant la procession de toute leur hauteur, les quasi-cocottes portant de lourdes boucles d'oreilles torsadées, les chargés de lumière qui, en ville, éclairent les passants... et le dernier ?
oui, il y a des derniers : le tout seul du bout de la procession, là où les fils s'arrêtent, pas croyable mais vrai à hauteur d'une trouvaille par semaine !

LES AUTRES... SUR LA ROUTE
à 90 ou 100km/heure, on a le temps de voir passer "les autres" : les gros trucks à 7, 8 ou 9 essieux, cela fait beaucoup de pneus mais comment font ils pour avoir l'air aussi rutilants avec tous les chromes, tubes et carcasses peintes... vive la peau de chamois !
les pick up avec leur caravane ancrée sur le véhicule ... les plus gros sont les congars (voir photo), il doit y avoir deux salles de bains au moins, mais il y a encore plus imposant : les camping car-autobus ; ils sont aussi gros que les autobus des transports urbains, mais avec seulement deux petites têtes que l'on devine à l'avant. Le plus souvent ils tractent une voiture, donc leur longueur s'allonge d'autant, il faut les voir dans les stationnements des super marchés ou à la pompe à essence.
Il y a aussi les transports d'animaux. Avant hier nous sommes doublés par un fermier qui tire une remorque bleue chargée de petits veaux, le temps du dépassement nous avons croisé leurs muffles roses ... si nous les avions doublé, cela aurait été les queues de veaux. Plus aventuriers sont les cyclistes que l'on croise ou double chaque jour : seuls ou en tandem, avec remorque ou bien avec de grosses sacoches prêtes à exploser...

PS - la suite une autre fois : il est minuit 20, il fait grand jour à Dawson, et il faut se coucher !